Le combat pour la démocratie a véritablement commencé en Tunisie avec l’arrivée des religieux et leurs semblables au pouvoir et avec le nihilisme qu’ils ont instauré dans la patrie.

Par Abdelwaheb Kanzari*


Preuve de folie pour les uns, de sainteté pour les autres, l’extase religieuse pourrait constituer un accès à une réalité psychique située au-delà des cadres habituels de la conscience humaine.

A mesure que l’homme se rapproche de la méditation religieuse et par-delà divine, il s’offre le degré le plus élevé de l’incompréhension de son image et de ses fonctionnalités sur terre, cela n’est pas le vrai sens et la vraie sensibilité religieuse, il s’attaque à ses semblables en se croyant «la vérité d’un messager» si ce n’est pas le messie messager de retour.

Sortie du réel et du vécu de l’homme

Il a oublié, vu son ignorance, que le mystique, dans la pire de ses situations et effets, mène à la masturbation intellectuelle inimaginable quotidienne et à l’irréel de la vie, il se charge électriquement par une barbe et des chaussons et des habits hors du commun et du religieux et de l’islam lui-même.

S’il n’est pas question de faire sienne la position ultra romantique qui posait une équivalence entre le mystique et la folie (entendu au sens de la maladie mentale), on peut se demander s’il n’y pas une étroite parenté ainsi qu’une différence de fond entre les deux états psychiques.

Tout d’abord, ce qui est tenu pour fou dans une culture ne l’est certes pas pour une autre.

Le délire de ces  fous de dieu islamistes est à strictement parler une sortie du réel et du vécu de l’homme, autrement dit des normes de la société où nous vivons.

Cette folie, d’après les psychanalystes, relève et elle est au cœur de l’aventure humaine; elle est aussi considérée comme la jouissance supplémentaire qui serait idéalement celle des femmes en la rapportant à la mystique.

Il est dit aussi que ceux que nous appelons des fous ont peut être, sans toujours le savoir, accès à des régions psychiques et mystiques qui nous sont d’habitude fermées et surtout pour les hommes ordinaires.

La religion, dans les trois livres, a tendance à réincarner involontairement, peut être, chez l’homme un mystique qui va jusqu’à la folie agressive qui ne reconnaît aucun être à part soi même, c’est le plus dangereux pacte naturel, bien berné par la violence pure.

Reconquérir la révolution de la liberté

Cet état irréel est «caractéristique» de la religion musulmane, et ce n’est pas l’essence de cette dernière, c’est l’homme analphabète, ignorant, errant entre le chômage et les nuits blanches mystiques appelant dieu à sa rescousse religieuse pour qu’il le serve aveuglement. Cela n’est pas le dieu de l’islam ni des autres religions des livres.

Des pratiques noires et de violence humaine de l’ecclésiastique chrétien avant le siècle des lumières ont entamé, entre autres, une époque où l’homme est né  avec les nouveaux préceptes de démocratie, de libertés individuelles diverses.

Notre «époque islamique» vit l’idée du mystique et du rapprochement du dieu comme un appel à une nouvelle prophétie ressuscité par les fous de dieu. Le combat est alors rude pour gagner les esprits de ces mystiques et de les rendre plus sociaux et aussi respectueux du contrat social où l’intérêt général prime devant l’intérêt du mystique et de l’individu.

Le combat pour la démocratie a véritablement commencé avec l’arrivée des religieux et leurs semblables au pouvoir et avec le nihilisme qu’ils ont instauré dans la patrie, après la révolution du 14 janvier 2011, et qui est dénué de toute signification moderne sauf de la signification divine. Pour cela, la démocratie, base de ce grand combat, est reniée, rejetée, non reconnue comme principe, et comme valeur de la liberté individuelle.

Les mystiques ne sont pas spécifiques à l’islam, les chrétiens ont les leurs, mais le civisme a atteint un degré tellement supérieur qu’ils se sont retirés dans leurs montagnes. La Grèce et ses prêtres montagneux inaccessibles attestent de la rude réalité mystique devant la vieille dame «démocratie»…

Le peuple libre et des libertés de la patrie Tunisie doit reconquérir sa révolution et ressusciter la genèse de sa démocratie et de sa liberté.

* Docteur en mutations internationales et adaptations régionales.

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