Jean ou Claude ou Paul*, l’auteur de ce billet est un Européen qui vit depuis des années en Tunisie et qui s’étonne de voir notre pays dévoré par les saletés. Un cri d’alarme qui est aussi un cri du cœur.
Par Jean-Louis de Sousse*
J’habite depuis un certain temps déjà en Tunisie, un pays merveilleux où il fait bon vivre. Nous avons tout pour que ce beau pays attire un maximum de touristes ou tout simplement que chaque Tunisien s’y sente bien: le soleil, la mer… Alors pourquoi tant de saletés?
Les tunisiens ne respectent absolument pas de code de bonne conduite au sujet de l’environnement.
Des tas d’ordures jonchent le sol, des gens qui jettent des papiers ou des bouteilles par la fenêtre de leur véhicule, les poubelles éventrés, vident, avec toutes les ordures autour.
Je reviens d’un séjour en France, et à mon retour, j’ai vu près du Monoprix, près de chez moi à Hammam-Sousse, les détritus qui ont doublé de volume en à peine 3 semaines. Sur la route touristique, des sacs de toutes les couleurs accrochés aux arbres et pour combien de temps, sachant que les sacs restent des années avant de se désagréger?
Quand on demande à un Tunisien pourquoi tant de saletés, il répond souvent: «Chez nous, c’est dans nos habitudes; on a toujours fait comme ça!».
Comment peut-on vivre dans ces conditions?
Dans l’avion du retour, j’ai lu un article paru dans ‘‘La Presse’’ à ce sujet: un entretien avec le maire de Tunis. En résumant, il disait qu’il n’avait pas de moyens suffisants et que, de toute façon, il n’y avait pas de solution ! J’ai trouvé surprenant sa réponse. Il a tout simplement baissé les bras sans chercher de solution et met ça sur le dos de la conjoncture actuelle. Je serais maire de cette ville, j’aurais honte de me promener dans ses rues.
Pour moi, il y a une solution évidente, qui ne nécessite pas de gros moyens. Comme de faire une campagne nationale de propreté accompagnée d’une publicité conséquente, faire prendre conscience aux Tunisiens de la nécessité d’avoir un pays propre, leur expliquer les nuisances de vivre dans la saleté.
En Suisse ou en Allemagne, si vous avez le malheur de jeter un papier par terre, vous aurez toujours quelqu’un qui vous fera les gros yeux et qui dira sèchement que le trottoir n’est pas un dépotoir et vous obligera à le ramasser.
Sans compter qu’une loi peut très bien être adoptée par le gouvernement qui pourrait également sévir en cas de non respect.
J’aimerais tellement revoir une Tunisie propre et que tout le monde continue d’apprécier ce pays merveilleux, également pour sa propreté.
* L’auteur, qui a voulu garder l’anonymat par respect pour ses amis tunisiens, a préféré utiliser le pseudonyme Jean-Louis de Sousse.