Les salafistes, qui réduisent la femme au statut d’un être inférieur, ne commettent-ils pas un sacrilège en niant à la femme un statut social que l’islam et le prophète lui ont accordé?
Par Rachid Barnat
Depuis quelques temps, une profusion de vidéos circulent sur Facebook avec souvent des commentaires sur la condition de la femme en Arabie Saoudite, en Afghanistan, au Pakistan…, pays soumis au salafisme wahhabite saoudien, qui laissent dubitatif sur le sort que lui réservent les hommes, toujours au nom des préceptes d’Allah, nous disent-ils. Et quand on sait que Ghannouchi et ses hommes prennent l’Arabie et le Qatar pour modèles pour la Tunisie, deux pays wahhabites régis par la chariâ, on ne peut qu’avoir des inquiétudes sur le sort qu’ils réservent aux Tunisiennes.
Nous signalerons ici quelques exemples des relations bizarres de l’homme à la femme selon le salafisme wahhabite.
- La légalisation de la pédophilie, puisque le mariage des gamines parfois dès l’âge de 5 ans est possible, sous condition d’acceptation par le père, précise l’imam cathodique. Hypocrisie doublée de sadisme, comme si la gamine pouvait savoir le viol qui l’attend, alors que le père sait parfaitement.
- La polygamie : Ghannouchi veut la rétablir pour permettre aux femmes qui arrivent parfois à la quarantaine sans s’être mariée de trouver un mari à partager... Ce qui résoudrait par la même la baisse de natalité qui touche la Tunisie selon ce pseudo démographe! Hypocritement, il reconnaît que seuls les riches peuvent bénéficier de cette polygamie, puisque les célibataires désargentés et souvent au chômage ne peuvent même pas bénéficier d’un quart de femme, dit-il goguenard.
- Légalisation de l’esclavage sexuel: par des Imams visiblement machos, stupides et ignares quand ils rappellent les devoirs de la femme envers son mari. Puisqu’elle doit se tenir toujours disponible pour le plaisir de monsieur ! Si l’envie de copuler le prenait, elle doit tout lâcher pour le satisfaire. Sinon elle est justiciable de violence en cas de non exécution... et le mari est dans son droit de la battre.
- La femme et le travail : Ghannouchi dit que les femmes ne doivent pas travailler pour libérer des postes de travail mais doivent se consacrer à la procréation et à l’éducation des enfants... Ce qui résoudrait le chômage des hommes, et le problème de la dénatalité, selon lui.
- Le mariage pour le plaisir, «zaouaj el moutâa» ou la légalisation de la prostitution: le gouvernement iranien vient d’autoriser et de généraliser le mariage de plaisir. Une journée par semaine les hommes qui le désirent pourront recourir à cette prostitution légalisée sous couvert d’islam en contractant un mariage bidon juste pour le plaisir sexuel. C’est pour faire baisser les abus sexuels selon les ayatollahs qui ont légiféré sur cette question! Hypocrisie.
Le mariage pour le plaisir ou «zaouaj el moutâa», était une trouvaille des législateurs du moyen âge pour assurer une paternité aux enfants bâtards qui naissaient des relations hors mariage dans des sociétés patriarcales. A notre époque ce n’est que pure hypocrisie que de légaliser et officialiser la prostitution.
- La répudiation: il suffit à l’homme de dire à sa femme trois fois «je te divorce» devant témoins pour que le divorce soit effectif au tort de la femme.
- Le droit de cuissage : la femme au travail, considérée comme une tentation permanente aux hommes: une récente fatwa l’autorise à accorder ses charmes à son supérieur hiérarchique. Les cheikhs d’El Azhar en Egypte ont pondu cette fatwa parce que la femme au travail, au contact de l’homme, constitue une tentation permanente pour lui. C’est pourquoi «ils» légalisent son rapport sexuel avec son chef supérieur, ce qui valide son «péché» auprès de son mari pour ne pas avoir à divorcer puisque c’est «halal» (licite).
- La femme au foyer: le désir de certains hommes d’enfermer les femmes dans leurs foyers, sinon de les voiler entièrement pour les soustraire aux tentations sexuelles et au regard concupiscent des hommes. Des obsédés sexuels !
- Le droit de «corriger» sa femme : un cheikh donnait même des conseils au mari pour procéder par pallier à la correction de son épouse. S’il doit la battre, qu’il évite de la défigurer, conseille-t-il cyniquement!
- La violence à l’égard des femmes : la violence avec laquelle les sympathisants salafistes d’Ennahdha vont de ville en ville en Tunisie pour agresser les femmes non voilées dans les rues, leur intimant l’ordre de se voiler. Et par la violence et la terreur, ils y parviennent ! Allant jusqu’à inciter au viol de celles qui refuseraient de se voiler, puisqu’il devient «halal» (licite, permis…), leur dit-on!
- Le voile d’abord et maintenant la burqa et le niqab: il n’est écrit nulle part que la femme doit s’accoutrer de la sorte pour être une bonne musulmane... L’idée viendrait de couvrir la femme depuis que certains ont déclaré son corps «awra» (honteux) et donc qu’il lui faut le couvrir entièrement.
- La lapidation des femmes jusqu’à ce que mort s’en suive: châtiment suprême réservé aux fautes graves comme l’adultère. Insoutenable scène filmée de bout en bout montrant la hargne des hommes qui s’acharnent sur une jeune fille. La haine et la violence qu’ils y mettent est à la hauteur de leur frustration de mâles en rut privés de satisfaire leur désir bestial! On y voit une délectation morbide à meurtrir le corps d’une femme convoitée mais qu’ils ne pouvaient avoir.
- Les crimes d’honneur autorisés voir encouragés, dont sont victimes les femmes. Où des fois il revient au fils de tuer sa mère pour adultère ou ce qui est supposé comme tel, comme un regard porté sur un autre homme que le sien, pour laver l’honneur de la famille!
- Même la relation de la fille à son père est suspectée d’inceste par ces barbus! Ils recommandent qu’elle ne doive pas s’isoler avec son père et conseillent la présence de la mère ou de la fratrie... Décidément ces barbus sont obsédés par le sexe!
- Le savoir est réservé aux hommes : que dire de l’affirmation répétée des cheikh et des imams que le savoir doit être réservé aux hommes uniquement, car les femmes naturellement sont idiotes, donc hermétiques à tout savoir!
- Les relations nécrophiles: un autre imam rassure les nécrophiles, puisqu’il leur autorise des relations sexuelles avec leur épouse morte, mais pas au-delà de 6 h après son décès, précise-t-il!
Ces Tunisiennes doivent-elles revenir au foyer?
Qui sont ces imams si sentencieux envers les femmes pour les vouer aux gémonies de l’enfer sur terre? Pourquoi tant de mépris et de haine envers elles?
Quand on voit la pratique chez les adeptes du wahhabisme, on y décèle des pratiques prises ou inspirées du chiisme. Les wahhabites en sont-ils conscients? Plus encore, les nouvellement convertis au wahhabisme le savent-ils?
Lors de ses déplacements en pays chiite, le jeune Mohammad Abdelwahhab a du être impressionné par certaines de leur pratiques «spectaculaires» et ostentatoires, marque de leur foi «profonde», pensait-il, pour leur emprunter certaines idées et certaines de leurs pratiques.
La haine que les wahhabites vouent aux femmes
Si la condition de la femme chez les chiites est ce qu’elle est, c’est-à-dire exécrable, elle le doit à l’imam Ali gendre du prophète Mohammad dont les discours sont considérés aussi sacrés que les hadiths du prophète ou le Coran lui-même; lui-même étant considéré comme un «guide impeccable» (ma‘sûm), donc infaillible! Or que dit Ali des femmes? Il dit que les femmes sont la source du mal absolu! Il met en garde les hommes contre les femmes et leur pouvoir de nuisance! Il demande aux hommes de se méfier même de la plus pieuse d’entre elles! Il recommande aux hommes de ne rien leur accorder, même pas le meilleur, pour les dégoûter du pire! Il interdit aux hommes de les consulter ou de les écouter! Il déconseille toute obéissance aux femmes, car elles sont à l’origine de toutes les catastrophes que les hommes ont connues! Même si les recommandations qu’elles pourraient donner aux hommes semblent bonnes, ils ne faut pas leur donner le loisir de croire qu’elles aient eu une quelconque influence; pour qu’elles ne croient pas que les hommes leur obéissent pour les soustraire à leur emprise!
Ce qui explique tous les interdits que décréteront pour les femmes, l’imam Abdelwahhab et tous ceux qui le suivront, en multipliant les «haram» (illicites, interdits…) à leur encontre... comme le font les imams chiites avec les femmes chiites! D’où leurs conditions sociales inhumaines parmi ces peuples !
Il y aura même une surenchère quand au corps de la femme pour savoir quelles parties en sont honteuses «awra». Pour certains, c’est simple: il est entièrement honteux («awra»), et comme tel, il doit être caché sous les voiles et les burqa sous peine de péché («haram»)!
C’est aux hommes d’apprendre à contrôler leurs pulsions plutôt que d’infliger aux femmes des accoutrements pour les soustraire à leurs tentations et leurs pulsions sexuelles.
Ils doivent respecter la femme et son intégrité. C’st aussi çà que d’être civilisé.
Ces oulémas (ayatollah, imam, cheikh...), autoproclamés «commentateurs d’essence divine» du Coran, devenus pseudo-sociologues souvent, se torturent l’esprit et torturent le Coran pour lui faire dire leurs pseudo-solutions aux problèmes sociétaux, révélatrices de leurs propre complexes vis-à-vis des femmes. Ils cherchent par tous les moyens comment conserver un contrôle sur la femme et sur son corps pour leur plaisir de domination en la réduisant à sa fonction primaire animale en s’appropriant sa matrice: pour leur plaisir sexuel et pour leur assurer une descendance!
Elle n’est pour eux qu’une femme-objet, ni plus ni moins!
Oublient-ils tous ces pseudos imams, ou font-ils semblant d’oublier, ce qu’étaient les rapports du prophète Mohamed avec ses femmes et la place que tenaient certaines d’entre elles en estime et en considération pour leur intelligence, leur clairvoyance et leur courage dont le prophète lui-même leur rendait grâce, lui qui souvent les consultait et suivait les conseils qu’elles lui donnaient?
Les hommes sunnites qui ont choisi de suivre le gendre plutôt que le prophète lui-même dans leurs relations aux femmes ne commettent-ils pas un sacrilège de nier à la femme son statut social que l’islam et le prophète lui ont accordé?
L’obscurantisme peut s’imposer en une génération
Si l’islam l’avait soustraite à la mise à mort en interdisant la pratique de l’enterrement vivantes des nouveau-nés de sexe féminin, pourquoi s’acharnement-ils encore sur elle pour l’enterrer vivante en transformant sa vie en enfer? N’auraient-ils pas un complexe vis-à-vis des femmes pour admettre une telle hérésie et de leur nier ce que le prophète lui-même leur avait accordé?
Beaucoup vont dire que les exemples cités sont exagérés et qu’ils n’arriveront jamais en Tunisie. Certes le peuple tunisien est trop évolué pour admettre de telles fadaises, mais cela durera-t-il? Puisque Ghannouchi et ses hommes veulent vraiment transformer complètement la société.
Or l’obscurantisme produit de l’obscurantisme en une génération! C’est ce qui s’est produit au Pakistan, en Iran, en Afghanistan… et est entrain de se produire en Algérie!
Derrière les paroles apaisantes et modérées de Ghannouchi, il y a en réalité, et nous en avons vu maints exemples, un double langage. Ce n’est que de la stratégie qui consiste à effrayer le moins possible pour parvenir à ses fins qui est la transformation de la société tunisienne en une société saoudienne bis par la diffusion du wahhabisme! Ghannouchi et ses adeptes n’avaient-ils pas, avant d’être élus, accepté l’égalité des hommes et des femmes? N’avaient ils pas garanti que l’on ne reviendrait pas sur les acquis des femmes, et que l’Etat restera un état civil? «Son programme s’engage à protéger les acquis de la femme, à assurer l’égalité des chances entre l’homme et la femme pour l’occupation des postes de responsabilités administratives et politiques, à protéger la liberté de la femme contre toute imposition de style vestimentaire, à rompre avec toutes les formes de discrimination et de violence infligées aux femmes etc.»
Or il est clair qu’ils veulent imposer un retour en arrière, en déclarant les femmes inaptes à la présidence du pays et «complémentaire» (et non égale) de l’homme; et en sous main (milice salafiste), ils «exhortent» les femmes à se voiler par l’intimidation ou par la violence… essayant toujours de revenir à la chariâ qu’ils veulent appliquer d’une manière ou d’une autre, depuis le début puisque c’est leur unique programme!
Et ce n’est qu’un début!
Des étudiantes niqabées à la faculté de Manouba.
«Le danger qui nous guette aujourd’hui vient du salafisme wahhabite, qui est passéisme, médiévisme et marche à reculons, même s’il se camoufle et ne joue pas carte sur table», nous dit le Pr Mohammed Talbi. Ghannouchi et son parti Ennahdha imposeront tôt ou tard ces dérives aux Tunisiennes, révélatrices de leurs propres frustrations et complexes envers elles.
Pour tous ces pseudos oulémas, la solution n’est pas dans le Coran… mais bien chez un psy ou dans un asile de fou!
Et si le remède à ces névroses, source de perversités, se trouvait dans l'éducation des jeunes dés le lycée? Car pour apprendre à respecter la femme et son corps, il n’y a pas mieux que de donner des cours de sexualité aux lycéens pour démystifier ce qui plus tard deviendra pour eux source de frustration et de violence pour les femmes.
Les hommes deviendront civilisés quand leur éducation leur permettra de contrôler leurs pulsions prédatrices en présence des femmes et leurs pulsions sexuelles pour ne pas dire animales.
Rester vigilant pour conserver tous les acquis bourguibiens
Or les Tunisiennes fêtent le 13 août l’anniversaire du Code du statut personnel (Csp), une victoire pour elles sur l’obscurantisme que vivaient leurs arrière grand-mères! Statut qui a libéré la femme et lui a redonné sa dignité! Mais statut que Ghannouchi et ses hommes remettent en cause pour ramener la femme aux conditions d’existence d’avant l’indépendance.
Les Tunisiennes ont-elles fait leur révolution pour ce retour en arrière? N’ont-elles pas scandé elles aussi: liberté, dignité et travail comme tous les Tunisiens qui se sont mobilisés pour dégager leur oppresseur? Vont-elles laisser s’installer un nouvel oppresseur? A elles et aux Tunisiens éclairés de rester vigilants pour conserver tous les acquis bourguibiens… et d’en rajouter, et non d’en soustraire! Car toute régression qui toucherait la femme, toucherait la société tunisienne entière !
Ce n’est pas parce que l’Arabie Saoudite et le Qatar souhaitent coloniser religieusement la Tunisie avec la bénédiction de deux idéologues rêveurs Ghannouchi et Marzouki, que les Tunisiens doivent abandonner le malékisme qui a façonné leur identité tunisienne depuis des siècles pour adopter les imbécilités de ces obscurantistes.
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