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Le gouvernement Jebali et le parti Ennahdha ont commis l’indécence de célébrer en grandes pompes un mariage collectif, le jour même où des dizaines de migrants tunisiens mouraient engloutis au large des côtes italiennes.

Par Moez Ben Salem

 


Il ne s’agit pas d’un nouveau film de Mike Newell et les acteurs n’ont pas pour noms Hugh Grant et Andie Mac Dowell...

Il s’agit d’une véritable tragédie qui se déroule dans notre pays, la Tunisie. Le samedi 8 septembre 2012, le mouvement Ennahdha organise en grandes pompes les noces collectives de plusieurs jeunes couples, de condition modeste, afin soi-disant d’encourager le mariage.

Pas de deuil national, le gouvernement festoie

Il s’agit en fait d’une action électoraliste anticipée, menée dans le but de redorer l’image d’un parti qui connait une déchéance à tous les niveaux.

Le plus grave dans cette histoire est que ce mariage collectif, célébré en présence de nombreux membres du gouvernement et de hauts cadres du parti au pouvoir, se déroule de façon concomitante à une terrible tragédie qui endeuille le pays. Il s’agit de l’histoire de cette embarcation de fortune qui, avec ses 136 passagers clandestins, a fait naufrage au large de l’île italienne de Lampedusa. Une cinquantaine de personnes ont pu être sauvées, ce qui laisse supposer que plusieurs dizaines de personnes sont mortes, englouties par les eaux.

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Mariage.

N’importe quel autre gouvernement aurait sans doute décrété un deuil national, car cette tragédie ne touche pas seulement les familles des victimes, elle touche également des millions de Tunisiens.

Les désenchantés de la révolution du 14 janvier 2011

Ces personnes sont mortes car elles vivaient dans le désespoir absolu; elles ont rêvé d’un monde meilleur, mais le destin funeste en a voulu autrement.

Après le 14 janvier, les Tunisiens ont cru qu’un avenir meilleur allait s’offrir à eux; malheureusement, ils doivent déchanter.

Choisir ce jour de deuil pour y célébrer en grandes pompes un mariage collectif est d’une indécence sans limites; cela signe la déchéance morale d’un parti qui avait bâti toute sa campagne électorale sur des slogans du genre «respect de la morale et de la vertu», slogans qui se avérés aussi creux que les ventres de nombreux citoyens tunisiens qui souffrent de faim, de soif et de misère.

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Naufrage.

La date du 14 janvier 2011 n’annonçait finalement pas une révolution mais plutôt de la substitution d’une dictature par une autre.

Il faudra patienter encore avant de voir une vraie révolution, celle qui redonnera aux Tunisiens leur dignité!

 

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