C’est ce qui ressort d’un document interne de l’Assemblée nationale constituante (Anc), qui circule sur les réseaux sociaux. Si c’est un faux, ces chers députés seraient bien inspirés de nous révéler les chiffres exacts.


Selon une décision prise à l’issue de sa réunion du 5 avril 2012 consacrée aux  indemnités et avantages des constituants, les deux vice-présidents de l’Anc perçoivent une indemnité spéciale accordée aux membres de l’Anc, soit  6.771.600 dinars net par mois pour le premier (ou, plutôt, pour la première, la «Nahdhaoui» Maherzia Laâbidi en l’occurrence), qui plus est payable en devises étrangères, et 3.420.000 dinars net pour le second, comme le précise la note dont une copie circule sur les réseaux sociaux.

Mme Lâbidi a droit aussi à une «indemnité complémentaire» (sic!) 4.662.900 net par mois (payable également en devises étrangères). Son collègue, lui, n’a droit «qu’à» 2.355 dinars.

En plus, les deux vice-présidents perçoivent, mensuellement, une indemnité de logement de 1.855.500 dinars net par mois et une indemnité de transport de 2.598.750 dinars net par mois, pour la première, payable par devises, et 1.312.500 dinars pour le second.

Toutes ces indemnités (à l’exception de celle de logement) sont imposables et soumises à la contribution aux caisses de sécurité sociale.

Les deux députés bénéficient aussi d’une voiture de fonction et de 200 litres de carburant par mois.

Tout en relevant l’écart existant entre les montants des indemnité accordées à la première et au second vice-président de l’Anc, on notera ici que les seules indemnités accordées à Mme Laâbidi coûtent au contribuable tunisien plus de 15.000 dinars par mois, soit plus de 190.000 dinars par an. Pire encore: 90% de ce montant est payable en devises étrangères.

Le document d’où nous avons tiré ces données peut bien être un faux. Si c’est le cas, nous attendons de Mustapha Ben Jaâfar, président de l’Anc, qu’il fasse la lumière sur les émoluments de tous membres de l’Anc, de leurs primes et avantages, en argent et en nature. On attendra également que le président de la république et le chef du gouvernement fassent de même pour leurs équipes respectives.

Pour revenir à ces chers députés, on peut dire, sans risque de nous tromper, que s’il y a un Tunisien ou plutôt une Tunisienne à laquelle la révolution a beaucoup profité, c’est bien à Mme Laâbidi, une illustre inconnue, dont personne ne se souvient du passé militant et encore moins des sacrifices, et qui se trouve propulsée par Ennahdha à un poste auquel elle n’aurait jamais rêvé, et qui coûte très très cher à l’Etat.

I. B.