Des heurts avec la police ont lieu lundi soir entre des éléments salafistes et les forces de sécurité à Sejoumi, à l’ouest de Tunis, et à La Marsa, au nord de la capitale.
Au quartier populaire de Sejoumi, un groupe de salafistes a tenté d’incendier le tribunal cantonal, les forces de sécurité sont intervenues pour les disperser et protéger le bâtiment.
Dans la banlieue nord de Tunis, un autre groupe de salafistes s’est rassemblé du côté de la Marsa, autour du palais Abdellia. Il a été dispersé par la police.
La veille, un autre groupe (ou, peut-être, le même) a manifesté toute la soirée devant le même palais où se tenait une exposition dans le cadre du Printemps des Arts de la Marsa. Ils protestaient contre certaines œuvres dont ils jugent le contenu offensant à l’islam. Certains ont pu escalader les murs, s’introduire dans le bâtiment et saccager certaines œuvres.
La police était disposée dans les lieux depuis l’après midi. Elle n’a rien fait pour empêcher cette agression.
Pire : le ministre de l’Intérieur Ali Laârayedh, commentant cet événement, a presque justifié le comportement des salafistes estimant que la liberté d’expression ne justifie pas que l’on attente aux croyances des autres.
Le ministère de la Culture, dont les artistes espéraient une défense de la liberté d’expression et une condamnation de la censure, s’est fendu lundi d’un communiqué où il fustigeait l’atteinte au sacré. Au moment où nous mettions en ligne, des informations nous sont parvenue sur des manifestations d'extrémistes religieux du côté de Kram-Salamboo, Carthage et la cité Ettadhamen. Tous ces mouvements, qui plus est, tard dans la soirée à des endroits différents ne peuvent être spontanés.Reste à en connaître les instigateurs et les objectifs visés.
Bienvenue à la république islamique de Tunisie, où les artistes reçoivent des menaces de mort. Et le gouvernement, dominé par le parti islamiste Ennahdha, laisse faire…
I. B.