Dans une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux, Abdelkerim Harouni, dirigeant d’Ennahdha et actuel ministre des Transports, revient sur l’attentat de Bab Souika, en 1991, attribué à son parti.
L’attentat a été perpétré, le 17 février 1991, par 3 éléments affiliés au mouvement islamiste Ennahdha, dans une permanence du Rassemblement constitutionnel démocratique (Rcd, ex-parti au pouvoir), dans le quartier de Bab-Souika, à Tunis.
Selon la version officielle, les deux gardiens avaient été aspergés d’essence et brûlés. L’un d’eux est mort. Le second a échappé à la mort mais il a été gravement brûlé.
Les trois éléments du mouvement Ennahdha reconnus coupables de cet acte horrible ont été condamnés à la peine capitale, en juin 1991, et pendus début octobre de la même année.
Revenant sur ces faits M. Harouni cherche des circonstances atténuantes aux tueurs. Il explique que les trois assaillants n’avaient pas l’intention de tuer. La preuve : «Ils ont attaqué le local dimanche à l’aube, vers 5 heures. Le local devait être vide à cette heure-là. Ils voulaient seulement détruire les documents contenus dans les bureaux, dont notamment des rapports sur les activistes politiques, car la cellule de l’ex-parti au pouvoir tenait aussi lieu de succursale du ministère de l’Intérieur. Ils ont donc mis le feu dans les documents, et en sortant, l’un d’entre eux a fait tomber un appareil de télévision. C’est ainsi qu’une explosion a eu lieu et le feu a pris dans tout le bâtiment».
Traduire : s’il y a eu meurtre d’homme, il n’était pas prémédité?
Soit, mais cela ne lave pas totalement Ennahdha de toute responsabilité, en tant que mouvement politique, en ce qu’il a recouru à la violence politique. Et, au lieu de demander pour ses membres des indemnisations pour les années qu’ils ont passées en taule, c’est lui qui doit aux Tunisiens plus qu’une explication à propos de cet attentat, ainsi qu’à propos de ceux perpétrés dans deux hôtels à Sousse et Monastir, les 2 et 3 août 1987 : Ennahdha soit des excuses aux Tunisiens.
Imed Bahri
Vidéo des confessions de Abdelkérim Harouni.
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