«Les hommes qui nous ont attaqués jeudi soir appartiennent aux 110 associations financées par certains pays du Golfe. Ils ont manifesté, le 16 mars, devant la Constituante pour l’inscription de la chariâ dans la constitution».
C’est ce qu’a déclaré Slah El-Masri, président de la Ligue tunisienne pour la tolérance (Ltt), l’un des organisateurs du Festival d’Al-Aqsa, jeudi à Bizerte. Une manifestation qui a mal tourné à cause des agressions commises par des dizaines de Salafistes takfiristes munis d’armes blanches contre les présents. «Nous avons déjà eu affaire à ces 110 associations qui appellent à l’application de la charia coûte-que-coûte, alors que le prophète lui-même n’a appelé qu’à l’islam», a ajouté le professeur d’éducation religieuse M. El Masri.
Selon ce dernier, ces gens-là ont un plan, c’est d’instaurer, au nom de la religion, «la fitna» (discorde), quitte par le sang contre tous ceux qui ne partagent pas leur idéologie.
«Ils ont fait moult démonstrations de force dans plusieurs régions et ils multiplient les agressions. Au palais des congrès à Tunis, lors du Festival d’Al-Aqsa, ils ont brandi des affiches où ils soulignaient que la Tunisie est sunnite. Non notre Tunisie a son islam modéré, légué par ses ancêtres ni sunnite, ni chiite ni autre, mais un islam de tolérance, celui du prophète», a-t-il précisé, avant de prévenir que la Tunisie est en danger, qu’il y a un projet sioniste et américain, soutenu par les dirigeants des monarchies pétrolières, pour déstabiliser les pays du printemps arabe.
«Nous disons aux autorités que cette violence n’est pas passagère et qu’elles en sont seules responsables. Ces gens-là sont les vôtres et ils vont faire du mal au pays et même au parti Ennahdha (au pouvoir). Nous devons nous opposer tous à ce courant wahhabite qui va mener le pays à une guerre civile, comme en Algérie et au Liban», a-t-il conclu.
Z. A.