La présidence du gouvernement s’est démarquée mardi des jugements faits la veille par le Dr Néjib Karoui, médecin particulier du chef du gouvernement Hamadi Jebali, à propos de certains ministres nahdhaouis.
Dr Karoui, fils de l’ancien Premier ministre Hamed Karoui, et ancien militant du mouvement Ennahdha, n’a pas été tendre, dans une interview au journal Attounissia, à l’égard notamment de Lotfi Zitoun, conseiller politique du chef du gouvernement, «l’homme le plus honni en Tunisie», Abdelatif Mekki, ministre de la Santé, «porteur d’un projet de dictateur» et qui «brigue la présidence d’Ennahdha», Lamine Chakhari, ministre de l’Industrie, qui «n’y comprend rien», la ministre de l’Environnement Mamia El Banna, «complètement paumée», ou encore le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, le Cpristes Abdelwahab Maâter, qui «ne fait rien».
Venant du médecin particulier et ami de quarante ans de Hamadi Jebali, ces affirmations peuvent prêter à interprétation. Un remaniement ministériel imminent? Des bisbilles au sein de l’équipe gouvernementale? Des divisions au sein du parti islamiste Ennahdha? L’aiguisement des appétits des dirigeants de ce parti qui s’y voient tous déjà et commencent à s’étriper?
Quoi qu’il en soit, l’image que les propos du Dr Karoui ont donnée d’Ennahdha et du gouvernement est peu reluisante, et c’est un euphémisme.
Aussi le chef du gouvernement a-t-il cru devoir affirmer, dans son communiqué, qu’il «renouvelle sa confiance à l’équipe gouvernementale» et souligner que personne n’avait mandaté le Dr Karoui pour parler en son nom.
En voilà un autre qui parle trop et dont les mots dépassent les idées…
I. B.