Les jardins d’enfants fondés par des associations religieuses, sans contrôle pédagogique ou juridique, continuent à pousser comme des champignons dans le pays. Malgré les alertes, le gouvernement laisse faire.
Interrogée à propos de l’issue de ce dossier qui traine depuis l’an dernier, Nadia Zbidi, responsable du service des jardins d’enfants auprès du ministère de la Femme et de la Famille a admis que ces jardins sont en train de se propager sans le contrôle des départements de tutelle et qu’il faut faire quelque chose pour que les droits de l’enfance ne soient pas violés.
«Un jardin d’enfants doit se conformer aux règlements, comme le remplissage d’un cahier des charges selon la loi du 8 avril 2003 permettant aux professionnels d’aller à tout moment inspecter les lieux, de former les animateurs et veiller sur les droits des enfants. Car ces derniers ont besoin pour leur épanouissement d’apprendre les arts, de jouer», a dit Mme Zbidi à Kapitalis.
Bientôt, un comité national verra le jour et sera constitué d’experts des ministères concernés (Intérieur, Santé, Affaires religieuses, Education). «Mais nous comptons surtout sur les médias pour sensibiliser les citoyens sur les dangers à inscrire leurs enfants dans ces écoles non contrôlées», ajoute Mme Zbidi. Elle précise : «En ce qui concerne les associations (à connotation islamiste salafiste, Ndlr) qui gèrent ces écoles, celles-ci sont du ressort du Premier ministère».
La Tunisie compte plus de 4.000 jardins d’enfants sans compter les «kotteb» (écoles coraniques) qui ont un personnel formé pour la bonne éducation des enfants, en dehors de toute idéologie ou projet politique, précise encore Mme Zbidi.
Z. A.
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