Révolution oblige, la rencontre, hier, avec Bertrand Delanoë, au siège de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme (Ltdh), sentait bon le jasmin.


Retrouvailles, accolades, émotions… Tout le monde félicitait tout le monde. Voilà à quoi a ressemblé la rencontre si conviviale des militant(e)s de la Ltdh, de l’Association tunisienne des femmes démocrates (Atfd) avec Bertrand Delanoë, le maire de Paris, en visite de quatre jours en Tunisie.

 

Le maire de Paris choisit son camp
«Lorsqu’on a demandé au maire de Paris de quel côté se positionnait-il, celui de Trifi et Charfi… ou celui de Ben Ali, M. Delanoë a choisi son camp», a déclaré le président de la Ligue, Me Mokhtar Trifi. «Depuis le 17 décembre, il nous téléphonait tous les jours pour nous dire qu’il nous soutenait. Nous accueillons aujourd’hui un ami de longue date pour lui dire merci pour le Tunisien qu’il est et pour l’hommage qu’il rend aux Tunisiens», ajouté M. Trifi. Et d’expliquer: «M. Delanoë a toujours apporté un soutien indéfectible aux militants tunisiens des droits de l’Homme. Nous lui disons merci, au nom des jeunes qui ont fait la révolution et à tous ceux qui ont offert le printemps de leur vie pour la démocratie».
Visiblement ravi, lui aussi, de se retrouver parmi les siens, M. Delanoë a commencé par saluer «la jeunesse tunisienne et cette population intelligente et éduquée qui a su conquérir de la plus belle manière sa liberté». La révolution tunisienne est un exemple, non seulement  pour le monde arabe, mais pour le monde entier, a-t-il souligné. «Il n’y a que le peuple tunisien pour faire le printemps un 14 janvier», a ajouté l’enfant de Bizerte.

Un «marché du jasmin» à Paris
Evoquant ensuite les relations franco-tunisiennes, M. Delanoë a souhaité que la France «ouvre une nouvelle page avec la Tunisie basée sur le respect et l’égalité, ainsi que sur un soutien réel au nouveau destin de la Tunisie, construit dans la liberté, la démocratie, la justice indépendante et le développement économique pour la justice sociale».
Selon le maire de Paris, cette solidarité va s’opérer à Paris même, par le biais d’actions de promotion des produits tunisiens et de la destination Tunisie. Un «marché du jasmin» sera installé sur la place de l’Hôtel de ville de Paris, où les productions tunisiennes vont être mises en lumières.
Dans le même contexte, M. Delanoë a indiqué qu’une grande réunion entre professionnels du tourisme tunisien et français est prévue dans les prochains jours afin de booster le secteur du tourisme en Tunisie. La mairie de Paris a, d’ailleurs, décidé de soutenir, en toute urgence, des Ong tunisiennes en commençant par les associations Mohamed Bouazizi (à Sidi Bouzid) et Un toit pour tous (à Kasserine).
M. Delanoë a annoncé aussi l’octroi de microcrédits à de jeunes diplômés pour leur permettre de monter leurs propres projets et le financement de nombreuses opérations pour soutenir les activités économiques tunisiennes au service de l’emploi, les initiatives et les échanges culturels, et les partenariats entre les universités parisiennes et tunisiennes.

Zohra Abid