Les policiers à Cannes ont reçu une note de leur direction leur demandant de concentrer leurs interpellations le week-end dernier sur les étrangers en situation irrégulière «de nationalité tunisienne».


Ce ciblage ethnique, qui déconcerte les policiers, fait réagir Laurent Martin de Frémont, délégué Alpes-Maritimes du syndicat Unité-SGP police FO, au micro d’Europe 1: «En règle générale, les choses ne doivent pas se passer comme ça. On constate d’abord une qualité d’étranger en situation irrégulière au cours d’un contrôle de police et dès lors que les individus soient Tunisiens, Roumains, ou autre chose, on interpelle ces personnes là de la même manière», dit-il.
Les Tunisiens dont la chasse est ainsi organisée par la police française «dans la gare et à ses abords, deux jours durant», selon le texte de la note, sont ceux qui ont afflué sur l’île de Lampedusa en Italie, provoquant un débordement des capacités d’accueil des autorités italiennes.
Cette semaine, le président français Nicolas Sarkozy a exclu d’accueillir en France des Tunisiens sans visa et le ministre français de l’Intérieur, Brice Hortefeux, a dit craindre devant des responsables de la majorité que de nombreux prisonniers tunisiens en fuite ne se dissimulent parmi ces migrants.
Mais les policiers de Cannes redoutent une stigmatisation.
«Ce qui nous pose problème, quand bien même il y a des soucis aujourd’hui sur les pays du Maghreb, c’est qu’il est dangereux d’orienter une politique et de stigmatiser une nationalité ou une autre», ajoute Laurent Martin de Frémont, pour qui cette note pose «clairement un cas de conscience».