On ne connaît pas le nombre exact des Israéliens originaires de Tunisie, ou ‘‘Tunisisraéliens’’ comme ils aiment s’appeler eux-mêmes. Ce que l’on sait, en revanche, c’est qu’ils ont gardé des liens forts avec leurs pays d’origine.  



Parlant de cette communauté à laquelle elle appartient elle-même, l’historienne Nava Sarah Yardéni note dans son ouvrage ‘‘Tunisraéliens’’, dont la traduction française est à paraître le 12 mai 2010 chez Elkana, à Jérusalem: «Ce judaïsme [tunisien] se caractérise par la fidélité à ses coutumes – depuis les rites religieux et jusqu’aux traditions culinaires. (..). Dans le même temps, à côté de l’aspect mystique et émotionnel qui les caractérise, ces Juifs [tunisiens] sont apparus comme des individus pragmatiques et philanthropes, doués d’un grand sens de la mesure et de la modération.
Sans rapport avec son niveau socioéconomique, le Juif tunisien se fait remarquer par sa curiosité intellectuelle et par son aspiration à une ‘‘nourriture spirituelle’’. C’est lui qui a réussi, mieux que d’autres, à surmonter les difficultés liées au déracinement de sa patrie – que ce soit en s’installant dans le quartier parisien de Belleville ou dans les banlieues de Créteil et de Sarcelles ou en Israël. Il n’est pas vain de préciser, à titre d’illustration, les succès impressionnants de personnalités originaires de Tunisie qui se sont faites connaître en Israël en enrichissant son visage économique, social, culturel, urbain et politique, y compris dans les domaines de la communication, de la science et de l’enseignement supérieur.»

Parmi ces personnalités juives d’origine tunisiennes qui ont fait carrière en Israël, on citera :

•    parmi les hommes politiques : Méni Mazouz (Conseiller juridique du gouvernement israélien), Sylvain Shalom (ex-ministre des Affaires étrangères et vice-Premier ministre, ancien ministre des Finances), Elie Yshai (ancien ministre du Travail), Charles Cohen Shalom (directeur du département ‘‘Monde Arabe’’ au ministère des Affaires étrangères, ancien ambassadeur d’Israël au Caire), Jacob Yichai (dirigeant de la centrale ouvrière Histadrut), Nissim Zvili (ancien ambassadeur en France), Victor Tayar et Mathilda Guez (anciens membres de la Knesset), A. Allali et Pinni Baddash (anciens maires de Dimona et d’Omer).

•    les journalistes : Félix Allouche (correspondant de ‘‘Paris Match’’ en Israël décédé 1978), Dov Alfon (correspondant à Paris du quotidien  ‘‘Ha’aretz’’), Boaz Bismuth (correspondant à Paris du quotidien ‘‘Yediot-Aharonot’’), Dan Scemama (journaliste à ‘‘Haarutz Ha-Rishon’’, la télévision publique israélienne), Claude Sitbon (écrivain et journaliste, membre dirigeant de la Fondation de Jérusalem) et Daniele Tabor, alias Uzan de Nabeul (journaliste à ‘‘Kol-Israel’’, la radio israélienne en français, ‘‘France-info’’ et ‘‘France-inter’’) ;

•    les médecins : Bernard Belhassen (cardiologue à l’Hôpital Ichilov de Tel-Aviv), Alain Berrebi (chef du service d'hématologie à l’hôpital Kaplan de Rehovot), Jean-Luc Brami (Departement Medical Kupat Holim Leumit, Tel Aviv), Jocelyn Yosse Hattab (psychiatre, professeur de psychiatrie à  l’Université hébraïque de Jérusalem), Albert Gatot, alias Jean-Pierre Guetta (chef du service de chirurgie ORL à l’hôpital Soroka de Beer- Sheva, professeur à la Faculté de Médecine Ben Gourion) et Ram Yichai (président du Syndicat des médecins d'Israël) ;

•    les universitaires : David Zeitoun (professeur de génie civil des terrains à l’Université de Jérusalem), Joseph Moatti (chercheur en informatique à l’Université de Haifa) et Shenkar Nadine née Ghidalia, écrivain spécialiste de philosophie hébraïque ;

•    les réalisateurs de cinéma et de télévision : Serge Ankri (auteur de ‘‘Terre brûlante’’ en 1984, ‘‘Le couscous de ma mère’’ en 1994) et Jacob Assal ;
Ninette Tayeb
•    les chanteurs et chanteuses: Koby Oz alias Uzan, Corinne Halal, Eti Enkry, Yuval Taieb et Ninette Tayeb ;
•    les sportifs : Manor Hassan et Michael Madar (footballeurs), Oren Smadja (judoka, médaille de bronze aux JO de Barcelone) et Michel Madar (président de la fédération israélienne de Tae Kwon Do)…
Parmi les autres noms, que nous reprenons ici à partir du site des web des ‘‘Tuns’’, les juifs français originaires de Tunisie (‘‘harissa.com’’), on pourrait aussi citer Nissim Nahim (président de l’Organisation des Juifs originaires de Tunisie), Shira Simhony née Sarfati (fondatrice du groupe ‘‘Nashim Yotsot Tunisia’’, premier groupe de femmes Tunes en Israël), les libraires francophones Robert Assuied, dit Lavi et Meyer Khaiat, ou encore l’artiste peintre Ofer Lellouche et la directrice de recherche à IBM Yoelle Maarek.

R. K.

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Les «Tunisraéliens» en quête de leurs racines
Juifs de Tunisie. Qui sont-ils ? D’où viennent-ils?