Imed Trabelsi, le neveu de l’épouse de l’ex-chef d’Etat, est poursuivi, dans 8 affaires, dont celle d’un marché litigieux qui lui aurait été attribué dans le cadre du projet de Réseau ferroviaire rapide (Rfr) de Tunis.
Selon Kadhem Zine El Abidine, représentant du ministère de la Justice, qui parlait au cours d’un point de presse, vendredi, au siège du Premier ministère, Imed Trabelsi est impliqué (pour le moment?) dans 8 affaires portant sur de nombreux chefs d’accusation: corruption, formation de bande pour commettre des atteintes aux biens et aux personnes, trafic de pièces archéologiques, octroi de visas pour le pèlerinage où est impliqué aussi un ancien ministre des Affaires religieuses (Boubaker Akhzouri?).
Magouilles pour l’obtention d’un marché public
L’ancien maire de la Goulette, en détention depuis le 14 janvier, est aussi impliqué dans une affaire de complicité avec l’ancien ministre du Transport, Abderrahim Zouari, lui aussi en détention, dans des magouilles pour l’obtention d’un marché public… De quoi s’agit-il?
Selon Yacine Brahim, ministre de l’Equipement et du Transport, ce marché litigieux porte sur la réalisation d’un tunnel dans le cadre du Réseau ferroviaire rapide (Rfr) de Tunis. Ce marché a été évalué à 90 millions de dinars (44 millions d’euros). L’offre retenue portait sur 50 ou 55 millions de dinars (24 à 26 millions d’euros). Le soumissionnaire n’était autre qu’Imed Trabelsi, associé à un opérateur étranger. Un mois après la soumission, il a été demandé à l’intéressé s’il conservait son offre. Il a répondu que le montant était devenu 72 ou 75 millions de dinars (34 à 36 millions d’euros). Là, le syndicat des bailleurs de fonds étrangers a tiqué, car ce n’était pas sérieux. Pire que cela: le ministère de l’Equipement et du Transport (alors dirigé par Abderrahim Zouari) a décidé d’attribuer à la société d’Imed Trabelsi un lot qui était en cours d’exécution par un autre opérateur mais qui a été arrêté après un avis technique négatif. Or, les responsables débarqués au ministère après le 14 janvier 2011 ont prouvé que la commission technique qui a émis cet avis n’a pas fait correctement son travail. Elle a d’ailleurs été suspendue. Pis: l’entreprise d’Imed Trabelsi qui eut le marché n’avait pas en réalité les références nécessaires pour réaliser un tunnel. Le processus a donc été arrêté après le 14-Janvier. Quelques jours après l’arrestation d’Imed Trabelsi.
Zohra Abid