Invité sur les ondes de Shems FM pour parler de «sa» constitution inspirée de la chariaa, Ridha Belhaj, porte-parole du parti Ettahrir (non autorisé), a trouvé plus musulman que lui en la personne de Mohamed Talbi.


Les deux hommes, qui se targuent d’être de bons musulmans, ont visiblement peu de choses en commun.

Interrogé au téléphone pour répondre au chef d’Ettahrir, invité par la radio Shems FM, Mohamed Talbi dissocie d’emblée l’Etat de la religion. Et sur ce point, il est catégorique : l’islam ne les associe pas. Quant à M. Belhaj, il défend bec et ongles la thèse d’une constituante inspirée de la chariaâ, qui serait valable pour tous les musulmans de la région. Il plaide aussi pour un califat pour la gouvernance de la «oumma» (nation islamique) en se référant aux doctrines malékite et chaféite...

M. Talbi, dont l’érudition n’a d’égal que le franc-parler, n’a pas eu de mal à tirer de l’histoire islamique des témoignages rappelant que le califat a toujours été imposé par la force «des épées» et qu’il n’est pas question aujourd’hui de revenir en arrière.

Manquant peut-être de preuves tangibles, M. Belhaj a répondu à l’historien et islamologue qu’il a commis une «ghalta maârifia» (faute de connaissance) et qu’il ne relate pas les faits historiques tels qu’ils se sont déroulés. Et de lui rappeler qu’il a fauté en collant des étiquettes malsaines à Aïcha, la plus jeune des épouses du prophète, dans une précédente prestation radiophonique. Mais il en faut plus pour faire taire M. Talbi…

Dans la même émission, M. Belhaj a déclaré qu’il est en discussion avec des islamistes de Libye pour constituer ensemble une seule «oumma», estimant que le vent de l’islamisme souffle partout dans la région et que, prochainement, il va y avoir un grand retour aux sources du Coran.

Dans l’une de ses déclarations, Rached Ghannouchi, leader d’Ennahdha, n’a pas exclu l’idée de délivrer prochainement une autorisation pour le parti Ettahrir.

Ce mouvement fondamentaliste, qui ne croit ni à la démocratie ni aux partis, a déployé, dimanche dernier, dans une place publique, à Hammamet Sud, des affiches avec des lois inspirées de la chariaâ. Ambiance…

Z. A.