Le ministre des Affaires étrangères belge a jugé «rassurante», mardi à Tunis, la volonté du Premier ministre tunisien, Hamadi Jebali, de voir inscrire dans la future Constitution nationale certains principes d’égalité de genre.


Didier Reynders, en visite en Tunisie après la Libye, a cependant appelé à rester «vigilant» pour vérifier la concrétisation de cette volonté, rapporte l’agence Belga. «Il y a un engagement clair du gouvernement d’inscrire dans la Constitution la parité homme-femme dans le cadre électoral», a relevé M. Reynders après un entretien avec M. Jebali. «C’est rassurant, mais il faut rester vigilant», a-t-il commenté.

«Il faudra voir les faits»

Le chef de la diplomatie belge a insisté sur le respect des minorités et l’égalité homme-femme, dans une société tunisienne progressiste à cet égard sous le régime de l’ex-dirigeant Ben Ali, et qui constate ces derniers mois une montée de l’activisme salafiste. «Il faudra voir les faits», a commenté Didier Reynders, qui s’était entretenu plus tôt avec des représentants de la société civile ; «derrière les revendications portant sur les droits humains, il y a une revendication économico-sociale», a relevé le ministre, se référant à la révolte populaire de janvier 2011, la première du «printemps arabe», fondée notamment sur le mécontentement face à l’ampleur du taux de chômage.

«La Belgique est disposée à accompagner le processus de transition démocratique engagé par la Tunisie et à l’assister dans l’élaboration de la nouvelle constitution», a déclaré le chef de la diplomatie belge, cité par l’agence Tap. L’agence ajoute que M. Reynders a salué les pas importants franchis par la Tunisie sur la voie de la transition démocratique, citant, à cet égard, la consécration du principe de parité lors des élections de l’Assemblée nationale constituante (Anc). Il s’agit là, ajoute l’agence de presse officielle tunisienne, citant M. Reynders, d’un exemple qui vient réaffirmer la volonté de la Tunisie de poursuivre le processus de modernisation politique.

Faire revenir les touristes belges

«Nous allons continuer à accompagner ce mouvement», a promis M. Reynder, qui a fait part de l’engagement de la Belgique à apporter son soutien économique à la Tunisie aux plans européen et bilatéral et à œuvrer à promouvoir les activités économiques et commerciales en partenariat avec les voisins méditerranéens tels que la Libye.

M. Reynders a effectué, mardi matin, une visite dans la Medina de Tunis. L’hôte belge, qui était accompagné d’Elyes Fakhfakh, ministre du Tourisme, s’est rendu au Club culturel de Tahar Haddad et a pris connaissance de l’Histoire ancienne de la capitale tunisienne dont les sites et architecture renseignent sur un patrimoine riche et varié. Auparavant les deux ministres se sont entretenus à Dar Hammouda en présence des membres de la délégation belge et plusieurs journalistes de la presse écrite et audiovisuelle belges.

M. Fakhfakh a, à cette occasion, donné un aperçu sur les priorités et les chantiers que le gouvernement tunisien a retenus pour la relance du tourisme tunisien ainsi que sur l’amélioration des conditions de sécurité actuellement en Tunisie, malgré quelques mouvements sociaux ne présentant aucune menace ni pour les Tunisiens ni pour les visiteurs étrangers.

Pour sa part, le haut responsable belge a réaffirmé le soutien de son pays pour la relance de l’économie tunisienne et notamment le tourisme en réaffirmant la nécessité pour les investisseurs et opérateurs touristiques des deux pays de se rapprocher et d’explorer les nouvelles opportunités de coopération qu’offre désormais le climat de transparence qui règne en Tunisie après la révolution.

Pour le tourisme tunisien, la Belgique est parmi les marchés européens qui ont le mieux résisté à la crise de 2011, enregistrant une baisse de 17% en termes de flux pour une moyenne de 40% sur l’ensemble du marché européen. 138.000 touristes belges ont visité la Tunisie en 2011 contre 163 000 en 2010.

I. B. (avec Tap et Belga).