L’Union patriotique libre (Upl) a appelé, samedi, les membres de la Constituante à s’inspirer de la charia dans la rédaction de la nouvelle constituante.
Depuis les élections du 23 octobre 2011, on n’a pas beaucoup entendu parler du parti du très libéral homme d’affaires Slim Riahi (1 seul siège dans la constituante), ni de lui d’ailleurs.
Mais le voilà qui rompt le silence pour inviter les constituants à adopter la charia dans la rédaction de la constitution. Soudain regain de religiosité ? Ou appel du pied en direction d’Ennahdha, le parti islamiste du gouvernement ? Ou encore changement de stratégie pour surfer sur des thèmes identitaires populistes ?
C’est un peu tout cela à la fois, et ce changement de cap est d’autant plus surprenant que M. Riahi, faut-il le rappeler, a été parmi les dirigeants de partis qui ont le plus vilipendé le parti Ennahdha pendant la dernière campagne électorale.
Quoi qu’il en soit, le bureau exécutif de l’Upl a expliqué que «les textes législatifs issus de la charia doivent reposer en premier lieu sur la doctrine malékite («fiqh maliki») ainsi que sur l’exégèse («ijtihad») des oulémas de l’école de la Zitouna».
L’Upl a, d’un autre côté, dénoncé tous ceux «qui voient en la charia une source de peur et une menace pour les acquis de la modernité, de la démocratie et des droits humains».
Depuis que des membres d’Ennahdha et quelques uns du Congrès pour la république (Cpr) ont souhaité l’adoption de la charia dans la rédaction de la nouvelle constitution, beaucoup de voix se sont élevées pour protester, estimant que la constitution est un texte civil qui ne doit pas avoir une connotation religieuse.
I. B. (avec Tap)