A Jendouba, des citoyens protestent contre la nomination d’un gouverneur nahdhaoui. A Nabeul, on égorge un mouton à l’entrée du gouvernorat pour la baraka : le nouveau promu est aussi nahdhaoui. A Monastir, les habitants sont divisés.


Suite aux nominations, samedi, de 5 cadres d’Ennahdha (parti au pouvoir) à la tête de 5 gouvernorats, beaucoup de citoyens ont réagi. Et une bonne part pour exprimer son étonnement ou sa colère.

A Jendouba (nord-ouest), la colère est montée d’un cran, dimanche. Les habitants observent un sit-in et protestent contre le nouveau gouverneur.

Lundi à Monastir, fief du premier président de la République Habib Bourguiba, plusieurs personnes se sont rassemblées devant le siège du gouvernorat appelant le ministère de l’Intérieur à revenir sur sa décision, car le nouveau gouverneur n’est pas le bienvenu chez eux. Réaction peu amène d’un membre d’Ennahdha : «Monastir est le fief des chiens de Bourguiba».

Mardi, des militants d’Ennahdha dans la circonscription de la ville natale de Bourguiba, se sont rassemblés à leur tour devant le siège du gouvernorat. Ils ont des slogans différents. «Echaâb yourid elweli aljadid» (le peuple veut le nouveau gouverneur). Le téléphone arabe a bien marché. Et voilà que les habitants des délégations (sous-préfectures) de la région sont sur le chemin de Monastir pour riposter et venir en renfort aux destouriens et autres centristes pour manifester et crier leur colère contre le gouvernement, qui selon eux, est en train d’instaurer, peu à peu, un système autoritaire.

Qui a dit que le pays est divisé ?

Z. A.