Le communiqué officiel repris par l’agence officielle Tap, samedi vers 10h20, indique que «le deuxième groupement territorial saharien de l’armée nationale mène une opération de ratissage dans la localité Alouet Karnafa de Karaat Bouflija, située à 70 kilomètres à l’extrême sud de la délégation de Douz (gouvernorat de Kébili, sud-ouest), à la limite du gouvernorat de Tataouine (sud)» et à 500 kilomètres au sud de la capitale.
Un citoyen de Douz donne l’alerte
Selon Tap, citant des sources de l’armée, «de violents affrontements se sont déclenchés vendredi en fin de journée entre le deuxième groupement de l’armée et les éléments infiltrés dans cette localité.» Ces affrontements et échanges de coups de feu intensifs se sont poursuivis du crépuscule vendredi jusqu’aux premières heures de l’aube de la journée du samedi.
C’est un citoyen de Douz qui aurait découvert l’infiltration de ces éléments à bord de voitures 4x4 sans immatriculation, transportant des armes de pointe, à l’heure de la prière d’Al-Maghreb, à l’entrée d’Alouet Karnafa, une localité située à 500 kilomètres au sud de la capitale. Il en a immédiatement informé le chef du poste de police de Karaat Bouflija, située à la limite des gouvernorats de Tataouine et de Kébili, qui s'est déplacé sur place. A son arrivée sur les lieux, les éléments suspects lui ont tiré dessus, ce qui a nécessité l’intervention des forces de l’armée nationale, lesquelles encerclent le site depuis hier.
«D’importants renforts militaires venus des villes de Kébili, Douz et Matmata ont été déployés dans la région», note la Tap. L’agence, qui ajoute qu’«un climat de peur et d’appréhension règne chez les habitants du gouvernorat de Kébili», explique que les habitants de la région «ne comprennent pas les motivations de ces groupes dont l’identité n’a pas encore été déterminée, d’autant plus que leurs véhicules ne portent pas de plaques d’immatriculation.
Qui sont les éléments armés infiltrés?
A rappeler que la zone d’Alouat Karnafa est le théâtre d’infiltrations épisodiques de groupes armés lesquels avaient été arrêtés à plusieurs reprises par les forces de sécurité et l’armée nationale. Reste que les derniers infiltrés (sont-ils les seuls à avoir pénétré dans le territoire national ?) n’ont pas encore été apprêtés et identifiés. Seraient-ils des éléments fidèles à Kadhafi en fuite ou en mission en Tunisie? Ce qui explique les armes sophistiquées dont ils sont en possession. S’agit-il d’éléments terroristes infiltrés par la frontière saharienne entre la Tunisie et l’Algérie? Auquel cas, la vigilance de l’armée et des autres corps de la sécurité devraient être renforcée. Idem aussi pour les habitants de ces zones reculées, qui devraient être les yeux des autorités dans les immenses étendues sahariennes au sud du pays.
Imed Bahri