altAssabah et de Le Temps ont brillé jeudi par leur absence dans les kiosques. Bien que 15.000 exemplaires d’Assabah aient été imprimés, les forces de l’ordre en ont empêché la distribution.


La distribution du journal a été empêchée sur instruction de Lotfi Touati, le directeur général contesté, et de ses employeurs, le gouvernement Hamadi Jebali. La raison : il contient, dans sa page 3, la pétition des journalistes contre ce nouveau directeur imposé par le gouvernement nahdhaoui.

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Le signe de la victoire était prématuré.

La journée du mercredi 29 août était l’une des plus chaudes dans l’histoire des médias tunisiens. Décidés plus que jamais à défendre leur indépendance et à rejeter la mainmise du pouvoir sur leur ligne éditoriale, les journalistes n’ont pas abdiqué face au dictat des autorités. Ils ont été soutenus dans cette démarche par le Syndicat national des journalistes tunisiens (Snjt) et le Syndicat de la culture et de l’information affilié à l’Union générale tunisienne du travail (Ugtt), dont les deux responsables, Néjiba Hamrouni et Nabil Jmour étaient présents pour soutenir leurs collègues.

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Néjiba Hamrouni et les journalistes de Dar Assabah tiennent en main le numéro qui ne sera pas diffusé...

Après le sit-in observé durant la journée et qui s’est poursuivi dans la nuit, Lotfi Touati a tenté, en vain, d’empêcher l’édition des deux quotidiens. Animés par la volonté et le courage, journalistes et techniciens ont mis la main dans la main et la livraison était prête à la distribution. Il était 23H45.

La page 3 censurée et remplacée en dernière minute par le directeur général.

Des policiers en uniforme et d’autre en civil ont alors débarqué. Et empêché les ouvriers de poursuivre leur travail. La diffusion est interdite. Reste à s’interroger sur la valeur juridique d’une telle décision.

On apprendra par la suite que le nahdhaoui Lotfi Touati, soutenu par un technicien et en compagnie d'un agent de police a fait son intervention en changeant complètement la Une et en remplaçant la page 3 par de la publicité. C'était, selon Abdelhalim Rezqui, secrétaire général du groupe Dar Assabah, après que les journalistes ne soient rentrés chez eux.

Les journalistes et employés de Dar Assabah n’entendent pas se laisser faire. D’autres rebondissements sont attendus.

Z. A.

Mise à jour:

Finalement, le directeur de Dar Assabah a recouru aux méthodes fortes. Aussitôt que les techniciens et les journalistes ont quitté les lieux, il a fait changer la Une du journal et la page 3 contenant la pétition des journalistes, remplacée par un encart publicitaire. Un technicien et des agents venus de l'extérieur ont fait tourner les machines dela rotative. Le quotidien Assabah a été distribué le matin dans le grand Tunis. Le Temps, quotidien francophone du groupe, n'a pas paru.

Les journalistes, qui ont appris le passage en force de la direction, ont décidé de poursuivre leur mobilisation. Des rebondissements sont attendus dans la journée.