Une avocate a lancé un appel sur les réseaux sociaux pour poursuivre en justice la blogueuse Lina Ben Mhenni. Son crime : avoir propagé, à l’étranger, de fausses informations concernant la sécurité dans le pays !
«Je m’appelle Raja Haj Mansour Ben Ali… J’accuse la jeune blogueuse d’avoir diffusé des informations sur le journal canadien ‘‘Métro’’ pour dire qu’il n’y a pas de sécurité en Tunisie, et qu’il vaut mieux ne pas s’engager et investir dans le pays. Ceci affecte le secteur de l’emploi… et vous savez tous comme moi, les retombées négatives sur le secteur», a-t-elle martelé dans une vidéo, diffusée jeudi sur Facebook.
Selon l’avocate, s’il y a réticence de la part des investisseurs étrangers, c’est parce que… Lina Ben Mhenni leur raconte des histoires ! Et d’appeler tous ceux et celles qui souhaitent la mandater pour défendre la cause de l’Etat et faire condamner la blogueuse par la justice tunisienne de s’adresser à son cabinet sis au N° 18… à Enkhilet, quartier populaire au nord de l’Ariana (publicité gratuite) et de lui confier dans les règles une affaire d’atteinte aux intérêts économiques de l’Etat. Ils peuvent aussi la contacter directement, en marge du sit-in islamiste prévu vendredi devant l’Assemblée constituante au Bardo pour réclamer que la chariâ soit la principale référence dans la rédaction de la nouvelle constitution.
Qui est Raja Haj Mansour Ben Ali ? Où était-elle avant le 14 janvier ? Sous quelle chapelle politique militait-elle durant les règne de Ben Ali ? Pour les islamistes d’Ennahdha dont elle cherche aujourd’hui à se rapprocher – il ont du apprécier le foulard dont elle enveloppe soigneusement sa tête –, elle reste une illustre inconnue. Enfin, pourquoi cherche-t-elle à faire condamner Lina Ben M’henni ? Et pour qui roule-t-elle ? Ce n’est sans doute pas pour faire revenir les investisseurs et les touristes en Tunisie qu’elle va manifester, vendredi, pour un Etat islamiste… ou un Etat dont la constitution est fondée sur la chariâ.
I. B.