«La bourse de Tunis demeure proche de ses plus hauts historiques», estime Sébastien Hénin, gérant de portefeuilles pour The National Investor (Tni), banque d’affaires basée à Abu Dhabi.
Dans un entretien à nos confrères d’Econostrum.info sur l’impact du «printemps arabe» sur les places boursières du pourtour méditerranéen, l’expert français a indiqué que la bourse du Caire a été la plus impactée l’année dernière, enregistrant une baisse de 47%. En 2012, celle-ci affiche une progression de plus de 50%, après une reprise très forte au premier semestre. La bourse de Casablanca, quant à elle, a perdu 13% l’année dernière et 10% depuis le début de cette année, en dépit du fait que le Maroc est resté relativement épargné par l’instabilité qui a succédé aux révolutions en Afrique du Nord.
«La bourse de Tunis reste une exception», estime Sébastien Hénin. Il explique: «En Afrique du Nord, le pays figure parmi les plus mal engagés dans le processus post révolutionnaire. Mais paradoxalement, la bourse de Tunis demeure proche de ses plus hauts historiques. L’année dernière avec la crise, elle ne perdait que 7% et cette année, elle connait une hausse de 10%. Les raisons à cela? Il s’agit d'une bourse très étroite avec de faibles volumes de transaction, il existe très peu d’investisseurs étrangers et d’institutionnels. Par ailleurs, sa valorisation reste très élevée. Sa performance est d’autant plus surprenante que nous avons assisté ces derniers mois à une dégradation très significative de l’environnement politique et économique. Des audits ont été diligentés dans le secteur bancaire afin de se faire une idée plus précise sur le contenu des comptes des banques. Or, les valeurs bancaires constituent la moitié de la capitalisation boursière de Tunis.»
I. B.