La question du chômage étant cruciale pour sa stabilité, la Tunisie a déclaré l’emploi comme sa priorité n°1 dans le 11ème Plan de développement économique (2007-2011). Comme dans toutes les guerres – et la lutte contre le chômage en est une – les pouvoirs publics ont cherché à réunir les moyens permettant de la gagner.


D’où l’idée non seulement de demander pour la première fois l’appui de la Banque mondiale (Bm) et celui des plus importants parmi les autres bailleurs de fonds de la Tunisie, en l’occurrence l’Union européenne  (Ue), mais également de les inviter, ainsi que le révèle un rapport de la Bm, «à joindre leurs forces» pour appuyer le plan d’action de la Tunisie «sur la base d’une vision partagée sur une période de cinq ans.»

 

Une stratégie en trois axes
Une demande que la Bm et l’Ue ont acceptée pour décider de se relayer, entre 2010 et 2014, en vue de financer la mise en œuvre du programme du gouvernement tunisien de lutte contre le chômage élaboré en concertation avec eux.
Les deux bailleurs de fonds se sont mis d’accord pour «appuyer une matrice politique commune couvrant un programme de réforme en faveur de l’emploi sur cinq ans.»
L’intervention de la Bm en vue d’aider la Tunisie à créer beaucoup plus d’emploi et, comme le stipule le 11ème Plan de développement économique, se fera à travers la «Country Partnership Strategy» (Stratégie de Partenariat Pays –Spp) et l’«Employment Development Policy Loan» (Prêt pour le développement de la politique de l’emploi –Pdpe).
La stratégie se décline en trois axes: renforcer la demande pour le travail, favoriser l’employabilité, et correspondre offre et demande d’emploi. L’outil financier appuiera, lui, trois objectifs: «facilitation de l’emploi à travers des politiques actives du marché, renforcement de la mobilité intérieure et internationale de la population active, et renforcement du monitoring, de l’évaluation et de la dissémination des statistiques de l’emploi et l’élaboration de politiques prenant en compte les données».
Les responsables de la Bm voient dans la demande de soutien tunisienne «le résultat de la confiance qui a été construite progressivement entre le gouvernement et la Bm depuis 2000 au sujet des questions de l’emploi.»

La main dans la main
Mais si les deux parties vont aussi facilement mettre la main dans la main, c’est aussi parce qu’elles ont appris à mieux – bien ? – se connaître au fil des ans. Ainsi, à la Bm on a appris qu’en traitant avec la Tunisie il faut notamment «accroître l’alignement entre les programmes de la banque et les priorités du pays», «accompagner les programmes de réforme avec une assistance technique», et «les réformes durable prenant du temps, la banque doit suivre le rythme du gouvernement».

L. B.

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