Le tourisme tunisien ne va pas très bien: c’est un euphémisme. La consultation nationale sur le secteur, qui se tiendra le 9 octobre, à Gammarth, accouchera-t-elle des remèdes miracles pour relancer une activité qui montre des signes d’essoufflement?


La consultation, organisée sous le haut patronage du chef de l’Etat, réunira 700 participants représentant tous les intervenants du secteur. Elle examinera les résultats de l’étude stratégique du développement du tourisme à l’horizon 2016 et de la consultation régionale lancée en août dernier.

Dominance du produit balnéaire
La stratégie du développement du secteur, élaborée par la tutelle, s’articule autour de cinq axes déclinés en 20 actions prioritaires et 160 mesures.
Premier axe: diversification de l’offre et innovation en matière d’hébergement.
Deuxième axe: développement d’approches marketing par pays, d’évènementiels et de nouveaux partenariats aériens.
Troisième axe: réorganisation du dispositif institutionnel, création d’une union professionnelle et réforme de la formation.
Quatrième axe: diagnostic de la situation financière des hôtels et identification des moyens pour redresser les établissements en difficulté.
Cinquième axe: promotion de l’e-tourisme, renforcement des moyens alloués à la promotion en ligne, relookage du site web de l’Office national du tourisme tunisien (Ontt), et développement de l’e-gouvernance.
Tout en soulignant les points forts du tourisme tunisien (savoir-faire éprouvé, proximité des principaux marchés émetteurs, richesse du patrimoine et qualité de l’infrastructure...), l’étude n’omet pas de mettre le doigt là où cela fait mal. Parmi les points faibles su secteur, l’étude souligne la dominance du produit balnéaire qui induit une forte saisonnalité, le manque de diversification de l’offre d'hébergement et son hétérogénéité, la communication décalée par rapport aux destinations concurrentes et, last but not least, la commercialisation centrée sur les tours opérateurs étrangers, grands bradeurs de prix devant l’Eternel.

Rattraper le temps perdu

Pour sortir le tourisme de sa crise de croissance actuelle, il convient d’abord d’améliorer son image, souvent associée à l’idée de produit de masse à bas prix, et l’aider à s’adapter aux mutations constantes de la profession, au profil du touriste et à ses besoins changeants.
Avec une capacité d’accueil de 238.000 lits répartis sur 840 hôtels, un taux d’occupation relativement faible estimé à 49,1% et des recettes ne dépassant guère 3,461 milliards de dinars tunisiens (DT), en 2009, à comparer avec les 69 milliards de DT réalisés la même année par le  Maroc, son principal concurrent dans la région, la Tunisie se contente de la 29e place sur les 40 principales destinations touristiques dans le monde recensées par l’Organisation mondiale du tourisme (Omt).
Une position peu glorieuse pour le tourisme tunisien qui, il y a une vingtaine d’années, faisait la course en tête devant ses principaux concurrents actuels: Turquie, Egypte et Maroc.

Imed B.