La Tunisie est, encore une fois, cette année, au rendez-vous de la 22e édition du Salon international tourisme voyage de Montréal. Pour promouvoir le pays auprès du public canadien. Sarra Guerchani, à Montréal
Pas moins de cinq agences de voyages spécialisées sur la région ainsi que l’Office national du tourisme tunisien (Ontt) sont présents.
Le salon 2010 s’est tenu sur trois jours du 22 au 24 octobre inclus. Plus de 37.000 visiteurs l’ont visité cette année.
Prés de 17.000 canadiens choisissent la Tunisie pour leurs vacances. Certainement pas pour la proximité, mais pour un rapport qualité/prix qu’ils apprécient. «Pour 1500 $, nous pouvons passer deux superbes semaines dans un hôtel 4 ou 5 étoiles. Il y a la mer, des sites archéologique, la montagne, le désert… et les gens parlent français là-bas», précise Annie, une canadienne qui est venue choisir sa destination pour ses prochaines vacances.
Comment a-t-elle choisi la Tunisie? Tout simplement par le bouche-à-oreille, «Ma sœur y est allée il y a deux ans… Le salon est simplement une opportunité pour pouvoir confirmer mon choix, puisqu’il y a plein d’agences de voyage et des conférences qui nous donnent plus de détails sur les différentes destinations proposées», poursuit-elle. Puis elle se rend au stand avec son mari pour acheter son séjour. Elle partira quinze jours en Tunisie en novembre prochain.
Le vol Tunis-Montréal : très attendu
Le touriste canadien part en Tunisie pendant la période creuse: «Les Canadiens viennent en Tunisie pendant la basse saison (entre fin novembre et début mai), pour éviter le rude hiver canadien. Ils y en a certains qui restent, entre 4 à 6 mois, dans nos hôtels», souligne le directeur du groupe Karthago, Mohamad Ayadi. Il ajoute: «Ça nous permet donc de remplir quelques hôtels même pendant l’hiver.»
Le directeur de l’Ontt au Canada, Néji Guider, apporte quelques précisions: «En été, les Canadiens restent chez eux. Il y a tellement de choses qui se passent au Canada à cette période de l’année. De plus, le prix du séjour en Tunisie triple, il va jusqu'à 3.500$.»
Les professionnels du tourisme tunisien misent beaucoup sur les vols directs de Tunisair, la compagnie nationale Tunisienne, annoncés par le gouvernement pour 2011 ou 2012. « Nous n’avons pas de date précise, mais nous attendons les vols directs avec impatience. C’est très important pour accroitre le tourisme vers la Tunisie. Prenons l’exemple du Maroc: avec ses 60.000 touristes canadiens par an», souligne le responsable du groupe Karthago.
En effet les Canadiens qui choisissent de passer leurs vacances en Tunisie sont obligés de faire une escale, souvent à Paris. Le voyage est de dix heures en moyenne, auxquelles il faut ajouter le décalage horaire de cinq heures. Aller à Cuba serait tellement plus simple avec seulement 4 heures de vol. Mais les Canadiens sont curieux d’aller découvrir la Tunisie, pays de 3.000 ans d'histoire et terre de croisements des civilisations.
Un tourisme pour les professionnels
Cette année, des efforts particuliers seront entrepris pour faire connaître les offres touristiques du pays. En effet, la Tunisie, très connue pour ses plages veut aussi promouvoir un tourisme professionnel en proposant à des entreprises d’organiser leur congrès là-bas. «Il y a entre 200 et 300 agence d’assurance canadiennes qui pourraient venir faire leur congrès dans nos luxueux hôtels. Il y a également beaucoup d’entreprises canadiennes qui sont intéressées par de nouveaux échanges commerciaux avec la Tunisie et qui viennent donc s’installer dans nos hôtels pendant leur prospection du marché locale», expose Mohamed Ayadi. Il y a également la Thalasso, le tourisme saharien, etc. Cependant le Canadien ne serait pas un adepte du spa en vacances. «Le Canadien n’est pas un fan de détente en vacances, il aime bien les visites culturel, les treks dans le désert», précise Néji Guider.
Les Canadiens plus dépensiers que les Français
Le touriste canadien serait plus dépensier que le Français pendant son séjour en Tunisie: 1.000 $ pour le premier contre 600 $ en moyenne pour le deuxième. Les visiteurs nord-américains seraient des clients faciles, selon le responsable de l’Ontt. «Le Canadien veut trouver les services pour lesquels il a payé, c’est tout simple. Ce sont des touristes, qui dépensent pendant leurs vacances en Tunisie. Ils ne marchandent pas avant d’acheter l’artisanat au souk. Le prix proposé c’est le prix qu’ils payeront. De plus, ils achètent vraiment beaucoup de bibelots locaux.»
Avec leurs efforts de promotion sur le territoire canadien de la destination tunisienne, c'est 20.000 canadiens que la Tunisie espère recevoir dans les trois prochaines années. Quatre vingt pourcent proviennent de la province francophone du Québec.