A l’inverse de l’Europe, où ils connaissent un léger fléchissement, les ventes d’automobiles restent fermes au Maghreb en général et en Tunisie en particulier où les voitures immatriculées devraient passer de 33.000 en 2009 et 45.000 en 2010 (+1,9%), retrouvant ainsi leur niveau d’avant la crise.


C’est ce qui ressort d’un article intitulé «L’automobile en Tunisie: un secteur bien portant mais concurrentiel», signé Hana Hamrouni et paru, le 15 octobre, dans la ‘‘Lettre de Tunisie’’ de la Mission Economique Ubifrance à Tunis.  
Le sous-titre («L’optimisme de l’après-crise») définit bien la tendance actuelle du marché de l’automobile dans notre pays, mais aussi dans tout le Maghreb où les ventes d’automobiles se sont accrues de 21% entre 2006 et 2008.

Artes solide au premier poste
«Contrairement aux tendances mondiales et malgré la hausse du prix des voitures et des carburants, les Tunisiens sont toujours nombreux à envisager l’acquisition d’un véhicule particulier, nécessaire à leurs déplacements compte tenu du faible développement des transports en commun», notre ‘‘La Lettre Tunisie’’ d’Ubifrance. Par conséquent, et en dépit du fait que la voiture particulière représente 70% du parc automobile tunisien, les listes d’attente pour des voitures populaires continuent de s’allonger. Au grand bonheur des concessionnaires locaux…
Ce dynamisme du marché automobile en Tunisie a profité, en 2009, à Artes, société distributrice de la marque Renault, propriété du groupe Mzabi, cotée à la bourse de Tunis, en tête avec 40,2% de parts de marché. La société Ennakl (Volkswagen, Audi, Porsche), du groupe Princesse El-Materi, arrive deuxième (21%), suivie du groupe Mabrouk (Fiat, Lancia, Alfa Romeo, Mercedes et Mitsubishi) troisième (13,3%), Citroën du groupe Mohamed Loukil (4e, 7,6 %)) et Peugeot (5e, 5,8 %).

Un marché en plein essor
L’auteur souligne plusieurs autres indicateurs du dynamisme du marché de l’automobile en Tunisie :
1- Si leurs ventes ne connaissent pas la forte croissance qu’on peut attendre, les voitures d’occasion sont proposées à des prix souvent proches de ceux des voitures neuves ;
2- Le marché de la voiture du luxe continue de se développer, en raison du changement des mentalités (des populations aisées essentiellement) et de l’amélioration du réseau routier ;
3- La voiture low cost, qui est un marché d’entrée de gamme, a fait son apparition en Tunisie avec la commercialisation de la Dacia Logan du groupe Renault. Ce segment semble promis à un bel avenir dans un marché où la population dispose d’un pouvoir d’achat suffisant pour s’offrir une voiture (20% des foyers tunisiens en ont une) ;
4- La concurrence – «renforcée par la règlementation tunisienne relative à l’importation de véhicules neufs, soumise à des contingents dépendants des achats de compensation (40%) du constructeur auprès des équipementiers automobiles installés en Tunisie» – incite les grands groupes internationaux à créer des filiales locales pour l’industrie automobile;
5 - Les concessionnaires tunisiens «mettent aujourd’hui l’accent sur des stratégies commerciales visant à valoriser la marque par la mise en place de moyens publicitaires importants et l’aménagement de zones d’expositions attrayantes (showrooms) spécifiques à la vente automobile et situées sur des axes urbains fortement fréquentés tels que les Berges du Lac à Tunis ou la route principale de Djerba».
Conclusion de l’auteur: «La Tunisie demeure une destination rentable pour les constructeurs automobiles».

Synthèse : Imed B.