Selon le Rapport sur le développement humain 2010, publié jeudi, la Tunisie est 8e dans le Top 10 des pays qui ont le plus progressé au cours des 40 dernières années, avec des améliorations significatives de l’accès à la santé et l’éducation. Et moindres en termes de revenu.
D’après le classement 2010 de l’Indice de développement humain (Idh) – calculé sur la base d’une combinaison de plusieurs indicateurs, notamment l’espérance de vie, le taux d’alphabétisation ou encore le produit intérieur brut par habitant –, la Tunisie a obtenu le score de 0,683 et se classe désormais 81ème sur 169 pays.
La Tunisie au dessus de la moyenne mondiale
Entre 1980 et 2010 l’Idh de Tunisie a augmenté de 1.5% par an, passant de 0.436 à 0.683 aujourd’hui. L’Idh moyens des pays arabes pris comme région est passé, quant à lui, de 0.398 en 1980 à 0.590 aujourd’hui et la moyenne mondiale, durant la même période, de 0,455 à 0,624. Ce qui place Tunisie au-dessus de la moyenne régionale et mondiale, avec une évolution assez spectaculaire.
La Tunisie enregistre des succès dans les trois dimensions de l’Idh: la santé, l’éducation et, à un degré moindre, le revenu.
Le déclin rapide de la fécondité et des taux élevés de vaccination contre la rougeole et la tuberculose représentent cependant des succès dans le domaine de la santé, tout comme l’éradication de la polio, du choléra, de la diphtérie et de la malaria. Ces succès ont permis un allongement conséquent de l’espérance de vie.
L’éducation a fait l’objet, elle aussi, de nombreuses mesures politiques. Le taux de scolarisation a considérablement augmenté, spécialement depuis que le pays a promulgué en 1991 une loi rendant la scolarité obligatoire pendant 10 ans.
La croissance du revenu annuel par habitant est d’environ 3% en 40 ans, correspondant à une politique fiscale et monétaire prudente et à des investissements dans les infrastructures de transport et de communication.
Le rapport fait une comparaison entre la Chine et la Tunisie, deux pays très différents de tout point de vue et que peu d’experts auraient osé comparer.
La comparaison, scientifiquement assez hardie, révèle qu’en 1970, une petite fille naissant en Tunisie avait une espérance de vie de 55 ans, contre 63 pour une petite chinoise. Pourtant, une petite fille naissant aujourd’hui en Tunisie a une espérance de vie de 76 ans – un an de plus qu’une petite chinoise.
La deuxième comparaison est plutôt favorable au Chinois, visiblement plus productifs et plus travailleurs que les Tunisiens, puisque, en 40 ans, le Pib de la Chine a bondi de 8% par an, tandis que celui de la Tunisie n’a augmenté qu’à un rythme annuel de 3%. On sait, donc, ce qui nous reste à faire…
La haute performance des pays arabes
Le rapport de l’Idh, justement intitulé «Les individus sont la vraie richesse d'une nation », indique que les progrès les plus spectaculaires en 40 ans ont été enregistrés dans dix pays. Il s’agit, par ordre d’importance, d’Oman, de la Chine, du Népal, de l’Indonésie, de l’Arabie Saoudite, du Laos, de la Tunisie, de la Corée du Sud, de l’Algérie et le Maroc.
On constatera, non sans quelque fierté, la présence 5 pays arabes parmi ce Top 10 des pays qui ont le plus progressé. Ce qui nous change un peu de la série du feuilleton des mauvaises nouvelles auquel nous sommes habitués dans la région.
«Ce progrès n’est pas dû, comme on peut à tort le présumer, aux rentes du pétrole et du gaz», estime Jeni Klugman, auteur principal du rapport. Elle explique: «La haute performance des pays arabes est largement attribuée aux impressionnantes réformes menées sur le long terme en matière de santé et d’éducation, les dimensions non monétaires de l’IDH».
L’espérance de vie dans les pays arabes a généralement augmenté de 51 ans en 1970 à presque 70 ans aujourd’hui (74.3 pour la Tunisie), la plus haute progression dans le monde, alors que la mortalité infantile a chuté de 98 décès par 1.000 naissances vivantes en 1970 à 38 en 2008, en-dessous de la moyenne mondiale actuelle de 44 pour 1.000. Le taux de scolarisation dans les pays arabes a presque doublé en termes de pourcentage au cours des quatre dernières décennies, passant de 34% en 1970 à 64% aujourd'hui.
Le nombre moyen d’années d'éducation pour la population adulte actuelle des pays arabes est désormais estimée à 5,7 années, moins que la moyenne mondiale de 7,4 ans, mais nettement au-dessus du niveau de l’Afrique subsaharienne et de l’Asie du Sud, avec 4,5 et 4,6 ans, respectivement.
En résumé : qu’il s’agisse de la Tunisie ou du monde arabe dans son ensemble, on peut dire que les progrès en terme de développement humain ont été considérables, mais la région doit encore faire un effort pour réduire le gap qui la sépare du peloton de tête des pays développés.
Imed Bahri
Pour lire le rapport
Le match Chine-Tunisie dans le rapport de l’Idh 2010
Selon le Rapport sur le développement humain 2010, publié jeudi, la Tunisie est 8e dans le Top 10 des pays qui ont le plus progressé au cours des 40 dernières années, avec des améliorations significatives de l’accès à la santé et l’éducation. Et moindres en termes de revenu.
D’après le classement 2010 de l’Indice de développement humain (Idh) – calculé sur la base d’une combinaison de plusieurs indicateurs, notamment l’espérance de vie, le taux d’alphabétisation ou encore le produit intérieur brut par habitant –, la Tunisie a obtenu le score de 0,683 et se classe désormais 81ème sur 169 pays.
La Tunisie au dessus de la moyenne mondiale
Entre 1980 et 2010 l’Idh de Tunisie a augmenté de 1.5% par an, passant de 0.436 à 0.683 aujourd’hui. L’Idh moyens des pays arabes pris comme région a passé, quant à lui, de 0.398 en 1980 à 0.590 aujourd’hui et la moyenne mondiale, durant la même période, de 0,455 à 0,624. Ce qui place Tunisie au-dessus de la moyenne régionale et mondiale, avec une évolution assez spectaculaire.
La Tunisie enregistre des succès dans les trois dimensions de l’Idh: la santé, l’éducation et, à un degré moindre, le revenu.
Le déclin rapide de la fécondité et des taux élevés de vaccination contre la rougeole et la tuberculose représentent cependant des succès dans le domaine de la santé, tout comme l’éradication de la polio, du choléra, de la diphtérie et de la malaria. Ces succès ont permis un allongement conséquent de l’espérance de vie.
L’éducation a fait l’objet, elle aussi, de nombreuses mesures politiques. Le taux de scolarisation a considérablement augmenté, spécialement depuis que le pays a promulgué en 1991 une loi rendant la scolarité obligatoire pendant 10 ans.
La croissance du revenu annuel par habitant est d’environ 3% en 40 ans, correspondant à une politique fiscale et monétaire prudente et à des investissements dans les infrastructures de transport et de communication.
Le rapport fait une comparaison entre la Chine et la Tunisie, deux pays très différents de tout point de vue et que peu d’experts auraient osé comparer.
La comparaison, scientifiquement assez hardie, révèle qu’en 1970, une petite fille naissant en Tunisie avait une espérance de vie de 55 ans, contre 63 pour une petite chinoise. Pourtant, une petite fille naissant aujourd’hui en Tunisie a une espérance de vie de 76 ans – un an de plus qu’une petite chinoise.
La deuxième comparaison est plutôt favorable au Chinois, visiblement plus productifs et plus travailleurs que les Tunisiens, puisque, en 40 ans, le Pib de la Chine a bondi de 8% par an, tandis que celui de la Tunisie n’a augmenté qu’à un rythme annuel de 3%%. On sait, donc, ce qui nous reste à faire…
La haute performance des pays arabes
Le rapport de l’Idh, justement intitulé «Les individus sont la vraie richesse d'une nation », indique que les progrès les plus spectaculaires en 40 ans ont été enregistrés dans dix pays. Il s’agit, par ordre d’importance, d’Oman, de la Chine, du Népal, de l’Indonésie, de l’Arabie Saoudite, du Laos, de la Tunisie, de la Corée du Sud, de l’Algérie et le Maroc.
On constatera, non sans quelque fierté, la présence 5 pays arabes parmi ce Top 10 des pays qui ont le plus progressé. Ce qui nous change un peu da série du feuilleton des mauvaises nouvelles auquel nous sommes habitués dans la région.
«Ce progrès n’est pas dû, comme on peut à tort le présumer, aux rentes du pétrole et du gaz», estime Jeni Klugman, auteur principal du rapport. Elle explique: «La haute performance des pays arabes est largement attribuée aux impressionnantes réformes menées sur le long terme en matière de santé et d’éducation, les dimensions non monétaires de l’IDH».
L’espérance de vie dans les pays arabes a généralement augmenté de 51 ans en 1970 à presque 70 ans aujourd’hui (74.3 pour la Tunisie), la plus haute progression dans le monde, alors que la mortalité infantile a chuté de 98 décès par 1.000 naissances vivantes en 1970 à 38 en 2008, en-dessous de la moyenne mondiale actuelle de 44 pour 1.000. Le taux de scolarisation dans les pays arabes a presque doublé en termes de pourcentage au cours des quatre dernières décennies, passant de 34% en 1970 à 64% aujourd'hui.
Le nombre moyen d’années d'éducation pour la population adulte actuelle des pays arabes est désormais estimée à 5,7 années, moins que la moyenne mondiale de 7,4 ans, mais nettement au-dessus du niveau de l’Afrique Subsaharienne et de l’Asie du Sud, avec 4,5 et 4,6 ans, respectivement.
En résumé : qu’il s’agisse de la Tunisie ou du monde arabe dans son ensemble, on peut dire que les progrès en terme de développement humain ont été considérables, mais la région doit encore faire un effort pour réduire le gap qui la sépare du peloton de tête des pays développés.
Imed Bahri
Pour lire le rapport : http://hdrstats.undp.org/fr/pays/profiles/TUN.html