Ancienne fonctionnaire du ministère tunisien de l’Economie et ex-conseillère fiscale au Fmi, Leila Farah Mokaddem œuvre aujourd’hui, au sein de la Bad, au développement de l’entrepreneuriat féminin en Afrique.
Leila Farah Mokaddem a reçu, avec une dizaine d’autres banquières tunisiennes, le prix de l’Alliance des femmes du secteur bancaire (Afsb) en reconnaissance de son engagement en faveur de l’entrepreneuriat féminin. Sa distinction lui a été remise par le Gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (Bct), M. Taoufik Baccar, au cours d’une cérémonie organisée par l’Union nationale des femmes tunisiennes (Unft), le 11 novembre, à l’hôtel El Mouradi Gammarth, en présence de Mme Saloua Terzi, présidente de l’Unft et des cadres de son organisation.
Pme, micro-finance et femmes entrepreneurs
Mme Mokaddem occupe aujourd’hui le poste de chef de la division «Institutions financières» au département «Secteur privé et Microfinance» de la Banque africaine de Développement (Bad). Elle est chargée du financement des institutions financières, du renforcement des systèmes de financement des Petites et moyennes entreprises (Pme) et de la micro-finance, activités inscrites dans le cadre de la stratégie de développement du secteur privé menée par la banque panafricaine.
Mme Mokaddem a en charge, en particulier, le développement de programmes innovants comme la franchise, les femmes africaines chefs de Pme, les transferts de la diaspora, l’Initiative du financement du commerce (Ifc) et le Fonds africain de garantie (Fag).
La division de Mme Mokaddem, qui gère un portefeuille de centaines de millions de dollars, accorde des prêts aux institutions financières et banques commerciales africaines. Avec le Fag, mis en place en octobre dernier, elle cherche à mobiliser des financements en faveur des Pme en Afrique et, particulièrement, des femmes entrepreneurs, «qui représentent 50% de la population du continent et 70% de la population active en milieu rural, mais seulement 3% du secteur privé formel, en raison des difficultés d’accès aux financements bancaires», souligne la banquière.
Transposer le modèle tunisien en Afrique
Cette Tunisoise, qui fait partie du réseau des économistes de la Bad, est entrée dans cet établissement en 2002. Elle a commencé sa carrière professionnelle au ministère de l’Economie, avant de devenir conseillère fiscale au Fonds monétaire international (Fmi) et de travailler comme expert chargé des investissements à la Cnuced et à la Banque mondiale (Bm).
«En Afrique de l’Ouest, les gens pensent que la Tunisie offre un modèle de développement économique et social pour le reste du continent. Ils ont hâte de voir les femmes dans les autres pays africains atteindre le niveau de développement des femmes tunisiennes dans tous les secteurs. J’essaie, à mon niveau et sur la base de la mission qui m’est confiée au sein de la Bad, d’accélérer ce processus», déclare Mme Mokaddem dans un entretien à Kapitalis.
Vaste programme et noble mission dans l’accomplissement desquels on lui souhaite beaucoup de succès.
R. K.