On pourra dans quelques temps circuler en train sinon entre la Tunisie et la Libye, du moins à partir de la frontière commune vers l’intérieur du territoire libyen. Car, samedi 17 avril 2010 a été lancé le chantier de la construction du tronçon (de 170 km) du réseau de chemin de fer libyen (long au total de près de 3200 km, principalement en deux lignes Est-Ouest et Nord-Sud) devant relier le point frontalier de Ras-Jedir à Tripoli.
Bonne pour la facilitation de la circulation des marchandises et des hommes entre la Tunisie et la Libye, cette initiative devrait également lever un des deux obstacles –à savoir l’inexistence de ce moyen de transport en Libye et l’impossibilité, de ce fait, de faire la jonction avec le réseau tunisien- à la création d’un Train à Grande Vitesse Maghrébin (TGVM). L’autre étant un vide similaire en Mauritanie où la seule ligne, longue de près de 700 km et reliant le centre minier de Zouerate à Nouadibou, n’est pas connecté au réseau maghrébin.
Ce lancement de la construction du réseau ferroviaire libyen et, en particulier, du tronçon destiné à opérer la conjonction avec la ligne de chemin de fer tunisienne, permettrait de réactiver, tôt ou tard, le projet de TGV maghrébin (TGVM). D’autant que Tunisiens et Libyens ont conclu, en mai 2008 (lors d’une visite du Premier ministre Mohamed Ghannouchi à Tripoli) un accord pour «la mise en place d’une ligne ferroviaire entre les deux pays »; quelques mois après avoir décidé de créer une société mixte appelée à assister le «Railways Executive Board » dans la réalisation des études préalables à la réalisation du réseau ferroviaire libyen.
Longtemps oublié, le projet de train maghrébin a semblé alors en voie d’être mis… sur les rails. Car, parallèlement aux accords tuniso-libyens, les pays maghrébins ont également agi collectivement dans le cadre de ce dossier. Ainsi, les ministres du transport ont chargé en avril 2007 la commission ferroviaire relevant du Secrétariat Général de l’Union du Maghreb Arabe (UMA) d’étudier la faisabilité du projet de Train à Grande Vitesse Maghrébin (TGVM). Un an plus tard, ces mêmes ministres ont reçu l’appui de leurs collègues des pays sud-européens, dans le cadre du «Groupe des Ministres du Transport de la Méditerranée Occidentale (GTMO 5+5).
Le GTMO, présidé par M.Abderrahim Zouari, et le Secrétariat général de l’UMA, représenté par M.Habib Ben Yahia, ont signé alors un memorandum d’entente dans lequel les deux parties s’engagent à coopérer dans la modernisation du réseau ferroviaire maghrébin existant, et dans la réalisation de l’autoroute maghrébine, et, enfin, de l’étude de faisabilité du TGVM. Mais depuis deux ans on n’a plus entendu parler de ce dossier.
M.Laaroussi