Nommé le 2 juin directeur général de l’Agence française de développement (Afd), Dov Zerah est issu d’une famille juive de Tunisie. Né lui-même à Tunis en 1955, la capitale tunisienne figure aussi parmi ses premières visites à l’étranger dans ses nouvelles fonctions.
La première visite à l’étranger du nouveau directeur général de l’AFD a donc été effectuée à Tunis. C’était le 8 juin. Il présidait une délégation de l’Agence et de représentants du gouvernement français au siège de la Banque africaine de développement (Bad). Lors des séances de travail avec les plus hauts responsables de la banque et à leur tête le président Donald Kaberuka, les échanges ont porté sur les résultats d’une étude réalisée par le cabinet indépendant Novadis sur l’évaluation des dotations de la France à la Bad et au Fonds africain de développement (Fad).
La science des réseaux
Diplômé de Sciences Po et l’Ecole nationale d’administration de Paris, Dov Zerah a été conseiller-maître à la Cour des comptes. De 1981 à 1993, il a occupé plusieurs postes à la direction du Trésor avant de devenir sous directeur. Et c’est en tant que sous directeur des affaires bilatérales du Trésor, entre 1991 et 1993, qu’il a négocié plusieurs accords financiers avec la Tunisie, le Maroc et l’Algérie.
De 1993 à 1999, Dov Zerah a dirigé les cabinets des ministres français de la Coopération, puis de l’Environnement, puis d’un commissaire européen.
«Entre 1993 et 1995, directeur générale de la Caisse française de développement (ancêtre de l’Afd), il négocie l’installation de la Proparco (filiale ‘‘secteur privé’’ de l’Afd) au Maroc et siège au conseil d’administration de la Bdet et Bndt (absorbées par la Stb)», note à son propos ‘‘Maghreb Confidentiel’ (n° 928, 3 juin).
De 2002 à 2007, Dov Zerah a été directeur des monnaies et médailles à la Monnaie de Paris. Un autre «Tunisien», Philippe Séguin, dont il était très proche, a essayé, avant son décès, de le faire nommer à la tête de l’Afd, en vain, les ambitions du «Tune» ayant été contrariées par le Premier ministre François Fillon, qui n’affectionnait pas particulièrement la science des réseaux de ce dernier. Dov Zerah a dû donc revenir à la Cour des comptes, et attendre des jours meilleurs. Son attente n’a pas duré longtemps.
Bonne chère et rondeurs
«Affectif par nature, studieux et intransigeant par formation (Science Po Paris, Ena, Ihedn), Dov Zerah est l’archétype des ‘‘hommes de mission’’ qu’affectionne Nicolas Sarkozy, et sera particulièrement précieux pour garder le contact avec le ‘‘continent’’, et reconstituer des alliances mises à mal tour à tour par le quai d’Orsay ou le nouveau M. Afrique du ‘‘Château’’, André Parant», note ‘‘Maghreb Intelligence’’ http://www.maghreb-intelligence.com/village-maghrebin/243-dov-zerah-lconnecting-peopler-a-lafd.
Âgé de 55 ans, marié et père de trois enfants, Dov Zerah est, depuis le 6 janvier dernier, président du Consistoire israélite de Paris-Île de France.
«De son enfance tunisienne, il aura gardé le goût de la bonne chère et des rondeurs dont il essaie régulièrement de se débarrasser à coups de régimes et de joggings musclés», ajoute ‘‘Maghreb Intelligence’’.
Imed B.