Avec 10,394 milliards € d’investissements directs étrangers (Ide) attirés entre 2003 et 2009, la Tunisie se place au 9e rang des pays sud-méditerranéens en termes de stocks d’Ide engrangés. Mais avec 991€ par tête d’habitant, au cours de la même période, elle se place en réalité à la 5e place. Des performances qui restent globalement très moyennes.



Depuis 2003, l’observatoire (Anima-Mipo), créé dans le cadre du programme européen Invest in Med, permet à la communauté des affaires de connaître, en temps réel, l’ensemble des projets d’investissements dirigés vers la Méditerranée.
Le bilan 2009 de l’observatoire classe les pays sud-méditerranéens par stocks  d’Ide attirés entre 2003 et 2009. Ce classement place la Turquie à la 1ère place avec 70,478 milliards €. L’Egypte vient en en 2e position (58,777), Israël 3e (30,814), le Maroc 4e (20,197), l’Algérie 5e (18,789), la Syrie 6e (13,532), la Jordanie 7e  (11,693), la Libye 8e (10,796) Tunisie 9e (10,394), le Liban 10e (6,772) et la Palestine 11e (0,444).


La Tunisie, pays intermédiaire
Conclusion du rapport Anima-Mipo : «En termes d’attraction des Ide, la région Med comporte 2 poids lourds: la Turquie et l’Egypte, qui ont reçu plus de 50 milliards d’euros entre 2003 et 2009, 3 pays majeurs (entre 15 et 30 milliards cumulés, Israël, Maroc, Algérie), 4 pays intermédiaires (entre 10 et 15 milliards, Syrie, Jordanie, Libye, Tunisie) et 2 pays dont l’attractivité a été limitée par les conflits (Liban et Palestine).»   
Il convient cependant de remarquer que, rapportés à la population totale des pays, les stocks d’Ide investis au sud de la Méditerranée entre 2003 et 2009 dégagent un classement différent. C’est toujours Israël qui, sans surprise, se classe en tête avec  4.110€ d’ide reçus par tête d’habitant durant la période considérée. L’Etat hébreu, qui bénéficie de la manne des apports de la diaspora juive dans le monde, est suivi par la Jordanie, 2e (1.886), la Libye 3e (1.748), dont les investissements se concentrent dans le secteur des hydrocarbures, le Liban 4e (1.641), la Tunisie 5e (991), la Turquie 6e (971), l’Egypte 7e (719), la Syrie 8e (661), le Maroc 9e (638), l’Algérie 10e (534) et les Territoires palestiniens 11e (131).
En moyenne annuelle et par tête d’habitant, on retrouve bien sûr le même classement. Mais seuls trois pays réalisent une performance au-dessus de la moyenne mondiale (estimée 235€ durant la période 2007-2009). Il s’agit d’Israël (587), seul pays à tirer vraiment son épingle du jeu, de la Jordanie (269) et de la Libye (250).
L’analyse de la performance d’Ide par unité de produit intérieur brut (Pib), réalisée par le rapport Anima-Mipo, amoindrit cependant la performance d’Israël (161 €), et rehausse celles de la Jordanie (988), de l’Egypte (703) et de la Tunisie (499), où les investissements plus diversifiés sont orientés vers les secteurs productifs, ou, à un degré moindre, la Syrie (342) et le Maroc (302).

En deçà des besoins
Quoi qu’il en soit, les stocks d’Ide attirés par la Tunisie reste relativement en deçà de son potentiel et, surtout, de ses besoins. Il convient donc de multiplier ces stocks par deux ou par trois pour espérer garantir une croissance économique à même de permettre au pays de résorber le taux de chômage élevé (14% de la population active) et qui concerne, pour moitié, les diplômés de l’enseignement supérieur.

R. K.