La Tunisie se a gagné 9 places dans le classement mondial des destinations mondiales de l’offshoring. Classée 17e, elle occupe la seconde position en Afrique, derrière l’Égypte (6e), mais devant le Maroc et le Sénégal.
C’est ce qui ressort d’une récente étude réalisée par AT Kearney, dont les résultats ont été communiqués par nos confrères d’‘‘Afrik.com’’.
Le cabinet américain spécialisé dans les études stratégiques internationales dénombre 7 pays africains parmi les 50 meilleures destinations mondiales pour la délocalisation des services informatiques. Principal atout de ces pays: une population francophone ou anglophone bien formée et peu payée…
Les Asiatiques toujours en tête
L’étude, publiée en avril, montre qu’en 2009, le trio de tête des destinations mondiales de l’offshoring reste asiatique (Inde, Chine et Malaisie), mais le continent noir gagne des places dans le classement. Les délocalisations qu’il attire ont surtout pour but d’assurer des services comme la maintenance d’applications informatiques, les centres d’appel et la gestion.
Les données prises chaque année en compte par le cabinet AT Kearney pour établir ce classement sont l’attractivité financière, l’environnement des affaires et la disponibilité et la qualité de la main d’œuvre.
Les 50 pays considérés dans le classement ont été évalués sur 43 indicateurs inscrits dans ces trois grandes catégories. Parce que l’avantage des coûts est généralement le principal facteur motivant les décisions d’externalisation, les facteurs financiers constituent 40% du poids total de l’indice, avec les deux autres, à savoir, les compétences et la disponibilité des personnes et l’environnement des affaires, qui représentent ensemble 30%.
Le cumul de ces critères donne un index qui correspond à l’attractivité des pays. L’Égypte, qui gagne 7 places, est 6e en termes d’attractivité mondiale, et la Tunisie, qui en gagne 9, occupe cette année la 17e place. Pour les pays anglophones, le Ghana, qui a gagné 12 places, est à la 15e place et l’Afrique du Sud qui occupe la 39e place attirent également les entreprises offshores.
Arrivée en force des subsahariens
Les nouveaux entrants, comme le Sénégal qui a fait un bond de 13 places, sont très offensifs. Le pays sub-saharien aux faibles coûts de personnel attire de plus en plus de centres d’appels. Malgré les deux heures de décalage horaire avec l’Hexagone, ses téléopératrices calquent leurs journées sur celles des Français.
Le Ghana, l’Egypte et le Sénégal sont parmi les premiers pays africains affichant les plus faibles coûts salariaux. Selon une étude de l’Apix, l’agence sénégalaise de promotion des investissements et grands travaux, le salaire moyen d’un téléacteur est de 308 euros par mois au Sénégal, contre 433 euros en Tunisie et près de 458 euros au Maroc. Le Sénégal, avec un taux de chômage de 40%, dispose également d’une main d’œuvre nettement plus abondante que ses concurrents maghrébins (15% en Tunisie et 20% au Maroc). Ces deux pays tirent leur épingle du jeu grâce au développement de l’offshoring en France qui privilégie les pays francophones et la proximité avec l’Europe.
Le Maroc, le Sénégal et la Tunisie seraient les pays les plus performants au monde en matière de centres d’appels. En Tunisie, ces centres comptent parmi les plus importants pôles d’emploi. Au Maroc, le nombre de télé-salariés a été multiplié par 10 en 4 ans. Ainsi au centre d’appel de Dell à Casanearshore, la Cité de l’offshoring, 1.800 personnes travaillent dans des locaux flambant neufs. Depuis Casablanca, les employés marocains gèrent, pour le fabricant américain d’ordinateurs, la vente et le service après-vente de toute l’Europe du Sud.
Le marché de l’offshoring, qui représente 55 milliards de dollars selon le professeur Leslie Willcoks de la London School of Economics, représente une manne financière pour le continent. Mais, le revers de la médaille est sa contribution à l’accroissement des écarts de salaire entre pays du nord et pays du sud, qui mènent une course aux prix bas pour attirer les délocalisations.
M. N.