Aux dernières nouvelles, la banque bahreïnie Gulf Finance House (Gfh) serait en train de chercher des investisseurs à associer à la réalisation de son projet de Port Financier de Tunis, qui a accusé 4 ans de retard.


Lorsqu’il avait obtenu l’accord des autorités tunisiennes pour réaliser le Tunis Financial Harbour (Port Financier de Tunis), la banque bahreïnie Gulf Finance House (Gfh) avait annoncé, en décembre 2006, que son projet – nécessitant un investissement de 3 milliards de dollars – sera opérationnel quatre ans plus tard, c’est-à-dire au maximum fin décembre 2010.

Tunis a respecté sa partie du contrat
La partie tunisienne a rempli sa part du contrat en cédant en décembre 2009 au promoteur le terrain sur lequel il doit réaliser ce projet. Ensuite, la Chambre des députés a adopté en juillet 2008 un projet de loi s’y rapportant. Enfin, le président Ben Ali, à qui le projet avait été officiellement présenté en décembre 2007, s’est déplacé en juin 20098 sur le site du futur Port Financier de Tunis pour la pause d’une plaque commémorative marquant le lancement de la réalisation de cet ambitieux chantier.
Mais à quatre mois de la fin de 2010, le projet accuse déjà un retard de quatre ans. Et pour cause: la crise financière internationale a déboulé entretemps, qui a affecté Gfh à l’instar de bon nombres d’autres opérateurs de la région du Golfe, et celle de l’immobilier à Dubaï où cette banque est fortement engagée.
Ces deux chocs ont contraint Gfh – dont Standard & Poor’s a dégradé la note à trois reprises au cours des derniers mois –, d’abord à provisionner 300 millions de dollars en rapport avec un projet immobilier développé dans cet émirat, et ensuite, en février 2010, à demander le report du remboursement du tiers d’un crédit de 300 millions.
Depuis, Issam Youssef El Janahi est venu à deux reprises à Tunis. La première en mars dernier pour réitérer son engagement en Tunisie. La seconde en août pour annoncer un nouvel calendrier pour le projet de Port Financier de Tunis: soumission du plan d’aménagement à l’approbation de l’Etat en septembre et démarrage des travaux de la première phase trois mois plus tard, c’est-à-dire en décembre prochain.



Un plan de restructuration et après ?
Tout est-il rentré dans l’ordre pour Gfh (dont les pertes se sont élevées à 728 millions de dollars en 2009) et, partant, pour son projet tunisien?
Peut être pas, puisqu’une dizaine de jours après la dernière visite à Tunis de son président du conseil, Gfh a demandé, lundi 16 août, la suspension de son titre sur les bourses de Manama et de Dubaï, préalablement à une nouvelle levée de fonds – après celle de novembre 2009, qui a porté sur les 300 millions de dollars ayant ont servi à rembourser 200 millions et à rééchelonner les 100 millions restants sur 3 ans –, dans le cadre d’un plan de restructuration. Dans le même temps, Gfh serait en train de chercher des investisseurs – preuve qu’il n’a plus les moyens de le faire seul – à associer à la réalisation de son projet tunisien.

 

M. L.

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