La Banque internationale arabe de Tunisie (Biat), l’établissement bancaire tunisien le mieux classé sur les plans continental et régional, vient au 45ème rang africain et au 21ème en Afrique du Nord.
C’est ce qui ressort de l’‘‘Africa’s Top 100 Banks 2010’’ (Top 100 des banques africaines 2010), classement annuel réalisé par le bimensuel ‘‘African Business’’, qui sortira en octobre 2010, et dont Kapitalis a eu la primeur.
Selon les analystes du magazine économique, édité par le groupe ICP appartenant au patron de presse tunisien Afif Ben Yedder, les banques marocaines restent les mieux classées de la région dans le Top 100 africain et le Top 25 nord-africain.
A cause, notamment, des difficultés rencontrées par le secteur bancaire nigérian, les banques nord-africaines sont plus fortement représentées cette année. Un total de 9 établissements d’Afrique du Nord sont répertoriés parmi les 20 plus grandes banques d’Afrique, contre seulement 6 l’an dernier. Elles sont désormais 40 dans le Top 100, contre seulement 20 en 2009.
La Tunisie desservie par le nombre
La répartition géographique des 40 banques nord-africaines retenues dans le classement est intéressante à étudier. L’Egypte compte 12 établissements, la Tunisie 9, le Maroc 8, l’Algérie 7 et la Libye 4. «Cela reflète à peu près la taille démographique et économique des cinq pays, bien que l’Egypte devrait avoir une représentation un peu plus grande», notent les analystes d’‘‘African Business’’.
L’établissement tunisien le mieux classé, en l’occurrence la Biat, vient cependant à la 21ème place. Ce classement, assez éloigné du haut du tableau, est la conséquence de l’émiettement du secteur bancaire tunisien et, ses corollaires, l’inexistence d’une banque tunisienne de grande taille et la concurrence que se livrent les quelque vingt banques commerciales qui se partagent un marché intérieur au potentiel plutôt limité. Cette concurrence est, d’ailleurs, «plus exacerbée que partout ailleurs en Afrique du Nord», souligne ‘‘African Business’’.
Ce classement à la tête des banques tunisiennes, la Biat l’a obtenu grâce notamment aux niveaux de son capital (392 millions$), de ses actifs (5.270 millions$) et de ses bénéfices (49 millions$).
La première banque privée tunisienne est suivie au Top 25 des banques nord-africaines par la Banque nationale agricole (Bna), 46ème en Afrique et 22ème en Afrique du Nord, avec un capital de 385 millions$, des actifs de 4.590 millions$ et des bénéfices de 35 millions$, la Société tunisienne de banque (Stb), 47ème en Afrique et 23ème en Afrique du Nord, avec un capital de 380 millions$, des actifs de 4.570 millions$ et des bénéfices de 3I millions$.
Les autres établissements tunisiens figurant au Top 100 sont la Banque de l’habitat (Bh, 53ème), la Banque de Tunisie (Bt, 54ème), Amen bank (Ab, 66ème), Arab Tunisian bank (Atb, 69ème), Attijariwafa Bank Tunisie (73ème) et la Banque tuniso-émiratie (Bte, 82ème).
Les Marocaines font la course en tête
Comme déjà souligné, les deux plus grandes institutions financières en Afrique du Nord sont marocaines. Attijariwafa Bank, classée au premier rang nord-africain, est aussi la plus grande en Afrique en dehors de l’Afrique du Sud. Avec un capital de 3,1 milliards $, en hausse de 2,6 milliards $ l’an dernier, Attijariwafa occupe la 6ème place au continent. Elle s’est éloignée de son plus proche rival, également marocain, le Groupe Banque Populaire, en raison de la baisse de la capitalisation de celui-ci de 2,6 milliards $ à 2,1 milliards $.
L’Egypte est, peut-être, la nation la mieux représentée dans le classement régional. Mais si elle a bénéficié de la réforme bancaire lente mais régulière et du processus de privatisation au cours des dix dernières années, aucune de ses banques ne s’est rapprochée des deux grandes marocaines. Il est intéressant de noter, toutefois, que la Banque nationale d’Egypte a le plus gros volume d’actifs dans la région, établis à 46 milliards $.
«S’il y a eu des gagnants et des perdants au cours de la dernière année, la taille globale du secteur bancaire en Afrique du Nord ne semble pas avoir changé sensiblement au cours de cette période», souligne ‘‘African Busuness’’.
La lente émergence des Algériennes
La tendance la plus remarquable en Afrique du Nord est l’émergence des banques algériennes. Le nombre d’établissements financiers algériens figurant dans le Top 25 a augmenté de 3 à 5 au cours des 12 derniers mois, poursuivant ainsi une tendance apparue en 2008. Mieux: 3 des 5 banques sont désormais incluses dans le Top 10, avec une remarquable 3ème place pour la Banque extérieure d’Algérie, 5ème l’an dernier. La hausse de son capital de 1,6 milliard $ en 2009 à 2 milliards de dollars, en août de cette année, a permis à cette banque de monter de la 14ème à la 10ème place dans la liste des plus grandes banques d’Afrique.
L’importance croissante de l’Algérie est une conséquence de la puissance économique du pays, portée non seulement par le secteur pétrolier et gazier, mais de plus en plus par d’autres secteurs industriels tournés vers l’exportation. Néanmoins, l’Algérie devrait avancer davantage sur la voie de la libéralisation économique pour espérer voir ses plus grandes banques concurrencer sérieusement leurs consœurs marocaines et égyptiennes, estiment les analystes d’‘‘African Business’’.
Imed B.