Ineum Consulting (IC) vient d’ouvrir un bureau en Tunisie. Ce cabinet de conseil en stratégie, management et organisation, est septembre 2007 la brand «Business Consulting» du Management Consulting Group (Mcg), coté au London Stock Exchange.
Pour marquer cet événement, IC organise, le 28 septembre, à l’hôtel Sheraton (avenue de la Ligue Arabe, Tunis), un forum, le premier d’une série de quatre par an, qui portera sur: «La reconfiguration du secteur bancaire pour soutenir le développement des pays émergents de la Méditerranée: exemple de la Tunisie». Parmi les intervenants annoncés: Charles Milhaud, président de la Commission d’étude de création d’une banque dédiée au financement du co-développement en Méditerranée, Khalil Ammar, Pdg de la Banque de financement des petites et moyennes entreprises (Bfpme), Hakim El Karoui, directeur en charge des fusions/acquisitions en Afrique et sur le pourtour méditerranéen chez Rothschild & Cie Banque, et Karim Hajjaji, directeur financier de la Société Générale Global Investment Management & Services. Ainsi que Meïssa Tall et Antoine Day, associés Ineum Consulting.
Point de presse
IC pousse ses pions au Maghreb
Le thème du 1er forum d’IC est d’une grande actualité, car il est en phase avec l’annonce, faite par le Président de la République, le vendredi 17 septembre, du lancement de l’étude relative à la fusion de la Société tunisienne de banque (Stb) et de la Banque de l’habitat (Bh), opération dont on attend qu’elle aide à la constitution d’un pôle bancaire majeur en Tunisie, dont le système bancaire se caractérise par un certain émiettement.
IC (ex-Deloitte Consulting) a été cofondé en 2003 à Paris par le Tunisien Chiheb Mahjoub (46 ans), qui en assure la présidence depuis 2009. Employant 1.100 collaborateurs dans une quinzaine de bureaux répartis à travers quatre continents, le cabinet est en plein développement. Une opération de fusion en cours avec le cabinet Kurt Salmon Associates, 1.700 employés, également dirigé par Mahjoub, permettra à la nouvelle entité, qui prendra l’appellation de Kurt Salmon, de faire enfin partie du top 5 des cabinets de conseil en stratégie et management dans le monde.
IC a réalisé un chiffre d’affaires 160 millions d’euros en 2009 – en hausse de 100% au cours des 5 dernières années –, soit près de la moitié de celui du groupe Mcg au cours du même exercice (305 millions d’euros).
Des projets dans les télécoms, le textile et la santé
Le cabinet a déjà mis en œuvre deux projets en Tunisie. Le premier, avec la Banque internationale arabe de Tunisie (Biat), concerne «l’amélioration de l’efficacité commerciale » du middle et back office en agence via l’utilisation de la méthode Lean 6 – sigma». Le second, avec la Banque nationale agricole (Bna), concerne l’«assistance à l’intégration de nouveaux projets dans le système d’information existant.»
«Le cabinet est en négociation pour mener d’autres projets en Tunisie dans les domaines des télécoms, textile et santé», explique Antoine Day, qui a travaillé sur le projet d’efficacité opérationnelle de la Biat et celui de cadrage du plan de transformation de la Bna et qui est en charge, avec Khaled Hajjam, du développement de la filiale tunisienne d’IC.
Pour expliquer la décision du cabinet d’installer des bureaux dans les pays du Maghreb, M. Day a explique : «Avant, on avait une approche opportuniste: à chaque fois qu’on avait un projet dans un pays de la région, on ramenait des équipes de Paris. Avec notre installation ici, on va procéder autrement : à côté du noyau dur basé à paris, on aura des équipes locale sur place qui connaissent bien la culture et les méthodes d’IC».
IC va d’ailleurs accélérer ses recrutements en 2011 de manière à pouvoir se doter, dans trois ans, d’équipes fixes en Tunisie, au Maroc et en Algérie.
Passer de l’intention à l’action
M. Hajjam explique explique l’intérêt d’IC pour le marché tunisien en ces termes: «Comparé au Maroc, le marché tunisien du conseil n’est pas encore mature, mais il recèle un potentiel intéressant.» Et M. Day d’ajouter: «La Tunisie est un marché émergent. Son approche est, dans un certain sens, plus compliquée que celle d’un marché mûr. Il y a chez nous comme une inconscience par rapport à la taille de ce marché. Et cela nous condamne à apporter une valeur ajoutée à nos clients pour les aider à améliorer leur rentabilité et à pérenniser leur avenir.»
Deux autres arguments ont plaidé en faveur de la création d’un bureau tunisien d’IC. Un: de nombreuses compétences tunisiennes, qui ont fait leurs preuves en Europe, sont en train de rentrer au pays. Ils constituent un vivier intéressant qui aidera à accompagner la restructuration et la modernisation des entreprises tunisiennes. Et deux: «En Tunisie, il y a plein d’idées. Mais les gens sont souvent dans l’intention. Nous essayerons de les aider à transformer l’intention en action», explique M. Day.
Imed Bahri
Lire aussi : Tunisie. La reconfiguration du secteur bancaire en débat