Le Marathon de la Comar fête cette année un quart de siècle de son existence. Cet événement sportif et touristique apporte une nouveauté de taille: s’associer aux efforts de l’Etat et de la société civile dans la préservation de l’environnement et la garantie d’un développement durable.
Créé en 1968, le Marathon de la Ville de Tunis, a atteint l’âge de la maturité. Plus qu’un rendez-vous annuel des sports de la marche et des sports pour tous, plus qu’une étape obligatoire du championnat de Tunisie d’athlétisme, il se veut désormais un marathon citoyen. Au vrai sens du terme.
Même si l’encouragement à la pratique d’une activité physique régulière demeure sa principale vocation, la 25e édition, qui se tiendra le dimanche 17 octobre, revêt d’une grande importance.
Le Marathon international de la Comar demeure «une manifestation qui concrétise le grand projet du sport pour tous», selon Rachid Ben Jemia, Pdg de la Compagnie méditerranéenne d’assurance et de réassurance (Comar). Outre cette dimension purement sportive, il a aussi une dimension touristique puisqu’il offre aux sportifs qui viennent y prendre part et autres touristes «l’occasion d’admirer les richesses du paysage naturel de notre pays», souligne M. Ben Jemia.
Une entreprise citoyenne
C’est lors du traditionnel déjeuner-débat, organisé mercredi 6 octobre à Tunis en présence d’un nombre (réduit malheureusement) de journalistes et une pléiade de personnalités du sport et de l’environnement et des fidèles du Marathon, que M. Ben Jemia a annoncé l’heureuse nouvelle d’ajouter à toutes ces vocations du Marathon un axe inédit: «Sport et Environnement pour une développement durable».
Soulignant l’importance accordée par l’Etat au sport pour tous et rappelant les dernières mesures présidentielles en faveur du sport et de la jeunesse ainsi que le devoir de réussir la célébration de l’Année internationale de la Jeunesse, le patron de la Comar a défendu une orientation longtemps caressée, celle de donner naissance à un marathon écologique.
Rachid ben Jemia, au centre, entouré des membres du comité d’organisation.
Sans trop s’attarder sur les motifs derrière cette orientation, qui sont évidents dans une époque où la préservation de l’environnement et le développement durable sont au cœur de la survie de l’être humain et de notre Terre, M. Ben Jemia a loué la contribution du ministère de l’Environnement et du Développement durable (Medd) et de l’Agence de coopération technique allemande (Gtz) dont des représentants ont enrichi la table ronde.
En effet, Lotfi Ben Saïd, du Medd, a passé en revue les acquis de la Tunisie en matière de préservation du patrimoine naturel et le respect des normes écologiques dans la conception et l’exploitation des parcs naturels, des pôles du traitement des déchets. Il a aussi rappelé le programme présidentiel (2009-2014) pour la promotion du sport pour la santé et du tourisme écologique.
Pour sa part, Chakib Tijani, chargé de la communication à la Gtz, a évoqué l’intérêt pour une compagnie privée «d’associer sa marque à une action citoyenne». Selon M. Tijani, la Gtz cherchait déjà un projet pilote pour tenter cette expérience en Tunisie: «et nous étions heureux d’apprendre que la Comar œuvre pour véhiculer ce noble message environnemental».
Les absents ont toujours tort!
Il s’agit bel et bien de l’unique marathon tunisien qui, plus, est associé à la capitale de notre pays. Sa nouvelle (et durable, espérons-le) mission environnementale n’a apparemment pas convaincu plus d’une partie d’assister aux débats sur la prochaine édition du Marathon et sa nouvelle vocation. Pourtant, ces parties sont directement impliquées aussi bien dans le volet sportif que social.
La Fédération tunisienne d’athlétisme (Fta), tutelle de la course, ainsi que la Municipalité de Tunis, dont la course prend son appellation officielle, ont brillé par leur absence. Idem pour les dizaines d’Ong qui couvrent les champs de la préservation du patrimoine avec ses différentes composantes et les médias très peu représentés lors de la rencontre de mercredi.
C’est désolant car un événement de pareille envergure sportive, sociale et culturelle exige beaucoup plus d’intérêt et d’implication de toutes les parties prenantes. Sinon, pourquoi continuons-nous d’insister que les efforts de l’Etat ne suffiront guère pour réussir les grandes manifestations sportives et pour promouvoir les politiques avant-gardistes du développement durable.
M. T.
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