attijari bank
Les derniers comptes d’Attijari Bank montrent que la filiale tunisienne du groupe marocain Attijariwafa Bank affiche une santé satisfaisante. Et regarde l’avenir avec un optimisme prudent.


 

C’est ce qui a été annoncé, mardi dernier, non sans quelque fierté, par le management, lors de la rencontre avec les journalistes et les représentants du marché financier, mardi 23 novembre, à l’occasion du cinquième anniversaire de la privatisation de feue Banque du Sud, baptisée depuis Attijari Bank.
«Qui dit anniversaire, dit inventaire. C’est l’heure de faire le bilan et de continuer le travail de proximité avec les clients. En parallèle, et avec le plan d’assainissement, nous avons misé sur la qualité, l’innovation, la mise en place d’un bouquet de produits de  proximité. Nous nous sommes donné des objectifs et nous les avons atteints», a lancé d’emblée le Tunisien Moncef Chaffar, président du conseil d’administration, avant de céder la parole au directeur général marocain, Hassen Bertal, qui a passé en revue les faits les plus marquants du parcours de la banque au cours des années écoulées.

Développement de la force commerciale
«Tous les indicateurs sont encourageants. Ce résultat, nous le devons surtout à la confiance renouvelée de nos actionnaires», a expliqué M. Bertal. Parmi les clés du succès de la banque, son directeur général évoque le développement de sa force commerciale: «En 2005, la banque avait seulement 92 points de vente. Aujourd’hui, nous en comptons 164 et nous espérons clôturer l’année avec 169 agences dans tout le pays. Deux nouveaux box seront ajoutés aux sept existants dans les aéroports», a-t-il annoncé.
Parmi ses autres sources de fierté, le management cite les nombreux produits bancaires lancés au cours de son premier business plan 2005-2010: le Pack Pro, la recharge Phone via Gab, la recharge carte prépayée via Gab, les produits d’assurance Sécuricompte et Age d’Or, les cartes Iddikhar, Attijari Real Time, Attijari Corp et Chahria, le Pack Biledi destiné aux Tunisiens résidents à l’étranger… D’autres produits seront créés afin de satisfaire et de fidéliser davantage les clients.
Le management est également fier de sa participation efficace à l’opération d’introduction en bourse de la société Ennakl, simultanément sur les places de Tunis et de Casablanca, grâce au savoir-faire et à la diligence de ses cadres hautement qualifiés et à la qualité de son réseau international.

Les signes de la reprise
Evoquant ensuite les retombées de la crise mondiale, financière et économique, M. Bertal a concédé que son établissement n’en a pas été épargné. Au contraire, l’année 2009 a été particulièrement difficile. Il s’est toutefois félicité que le secteur affiche déjà des signes évidents de reprise.
Ainsi, l’exercice 2010 affiche une croissance de 3,7%. «Nous prévoyons une croissance à 5,4% pour 2011, valable pour toutes les banques tunisiennes, grâce à un dynamisme intérieur et extérieur retrouvé», a-t-il souligné. Aussi, Attijari Bank, qui n’a pas distribué de dividendes depuis des années, compte-t-il rémunérer de nouveau ses actionnaires à partir de 2011.
Autre signe de la reprise constatée: malgré le ralentissement économique, ou plutôt en réponse à ce ralentissement, les banques tunisiennes ont augmenté leur concours à l’économie de 14,5% en moyenne par rapport à l’année précédente. A la fin septembre 2010, Attijari Bank, qui a beaucoup contribué à cet effort, a vu ses crédits par décaissements augmenter de 18,4%, dont 74% orientés aux secteurs institutionnels et entreprises et 26% aux particuliers.
Exposant les indicateurs de la banque au 30 septembre, le directeur général a insisté sur la baisse de 370 points du coefficient d’exploitation maîtrisé à 47% (contre 50.7% en 2009). Le coût du risque se situant à 0,54% est aux meilleurs taux européens, a-t-il insisté. Celui de couverture des NPL a été ramené à 66,1%. Il devra converger vers les 70% réglementaires à la fin de l’exercice. Le ratio de solvabilité, principal souci des banquiers, a certes connu une nette amélioration (10,1%), il reste n’en reste pas moins en-deçà de la moyenne sectorielle, le système bancaire tunisien se caractérisant par un niveau de fonds propres estimé à 12% du total des engagements.
A fin 2010, les capitaux propres d’Attijari Bank devront s’établir à 300 millions de dinars tunisiens (DT), dont 50% apportés par ses actionnaires au cours de ses deux dernières augmentations de capital.

Maintenir la mobilisation
«Les résultats sont conformes à nos prévisions et la plupart des indicateurs sont au vert. La transition s’est effectuée dans la difficulté. Mais, grâce à la mobilisation des cadres et des employés, à leurs réflexes, à leur dynamisme, à leur bonne appréciation des risques, à la rapidité et à la transparence avec lesquelles ils traitent les dossiers, à la qualité des prestations fournies et aux performances réalisées, nous pouvons dire que nous avons respecté nos engagements. La banque a d’ailleurs été primée, en 2009, par le Président de la république pour la qualité de ses services. Mais, n’étant jamais satisfaits à 100%, nous aimerions nous donner d’autres objectifs plus dynamiques, plus mobilisateurs», a affirmé M. Bertal.
En d’autres termes, la mobilisation continue dans un marché fortement concurrentiel. C’est une bataille sur tous les fronts et sur tous les segments du marché. Celui des transferts des expatriés, par exemple, exige une attention particulière et la banque semble avoir trouvé les bonnes réponses. «Les Tunisiens utilisent habituellement des circuits lents et chers, mais notre banque a compté sur sa plate-forme interne pour simplifier la vie de ses clients, réduire les distances et effectuer les transferts plus rapidement», a noté M. Bertal
Pour pouvoir mener de front tous ses projets en cours et disposer des ressources humaines et du savoir-faire nécessaires, la banque va poursuivre ses partenariats dans le domaine de la formation, notamment avec les collèges et les académies.
Attijari Bank, qui a assuré jusque là la formation à pas moins de 400 collégiens et 78 académiciens, ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Car la richesse d’une entreprise réside d’abord dans la qualité de ses compétences, leur capacité d’adaptation et leur esprit d’innovation. La formation ciblée et le ciblage des meilleurs de la classe resteront parmi les soucis majeurs d’Attijari Bank. Qui s’apprête à inaugurer son nouveau siège, au Centre urbain de Tunis Nord, dans le courant de l’année 2011.

Y. M.