Le groupe Mzabi est le seul de la place à avoir non pas un mais deux sites internet. A cette nuance qu’ils ne sont pas au nom du groupe, mais de deux des trois frères Mzabi (en l’occurrence Moncef et Sadok). Ce qui, ajouté au développement «séparé» initié par ces deux hommes d’affaires, contribue à alimenter les bruits sur une éventuelle scission d’un des groupes les plus importants du pays.
Une famille dont les membres sont unis comme les doigts d’une main ? C’est du moins l’image que renvoyait jusqu’ici la «tribu» des Mzabi, composée des quatre enfants de feu Haj Omrane Mzabi – Fethi, Mzoughi, Moncef et Sadok – et de leurs descendances respectives. Les efforts conjugués des héritiers de ce commerçant ont permis de développer fortement le groupe familial au cours des vingt dernières années et d’en faire l’un des plus grands et plus puissants du pays.
Cette saga est-elle sur le point de prendre fin ? Certains observateurs se le demandent avec de plus en plus d’insistance et leurs interrogations se fondent sur des faits assez troublants, du moins en apparence.
Le premier consiste dans un comportement à priori individualiste – donc, inhabituel jusqu’ici au sein de la fratrie des Mzabi –, adopté par deux membres de la famille.
Le premier d’entre eux est Moncef Mzabi qui, en 2005, a défrayé la chronique en créant un site internet présentant, certes, les différents secteurs d’activité du groupe Mzabi, mais mettant également en valeur le parcours et les réalisations de sa personne.
On y rappelle ainsi que Moncef Mzabi est «président directeur général de plusieurs sociétés, fondateur de plusieurs chambres mixtes de commerce, actionnaire dans plusieurs banques et institutions financières, administrateur de l’Union Internationale des Banques - Société Générale, membre de plusieurs associations caritatives, ayant fait des mandats successifs au conseil économique et social, porteur de plusieurs décorations gouvernementales et consul honoraire d’Irlande à Tunis». D’où, donc, le nom de domaine : www.moncefmzabi.com.
Cette initiative n’est pas restée longtemps isolée, puisqu’en 2009, le cadet des frères Mzabi, Sadok, a emboîté le pas à son frère et créé www.sadokmzabi.com, un site internet ayant les mêmes caractéristiques que le premier. On y apprend ainsi que Sadok Mzabi est «fondateur, actionnaire, membre du conseil d’administration de plusieurs sociétés et président directeur général de quelques autres : Afrivision, Afri Immobilière, Maghreb Vision (Algérie), Point Com, Itycy et Atlantic Visioin (Maroc).
Les derniers mois ont apporté un élément supplémentaire tendant à accréditer l’idée d’une entrée des Mzabi dans l’ère du «chacun pour soi ». En effet, deux des trois frères Mzabi restés ensemble – l’aîné Fathi est déjà indépendant – se sont mis récemment à investir chacun de son côté, en dehors du périmètre familial.
A titre d’exemple, Moncef Mzabi a créé, fin décembre 2009, une société de gestion de valeurs mobilières (Finance, Investissement et Développement), dont le conseil d’administration regroupe, outre lui-même, ses enfants Mohamed et Iskander.
Plus récemment, Sadok Mzabi en a fait de même, en lançant la Société de Mise en Valeur les Mandarines (SMVDA Les Mandarines), opérant dans l’arboriculture et l’agrumiculture, dont le conseil d’administration est composé de Sadok Mzabi (président directeur général), de ses deux fils (Malek et Omrane), et de son épouse Mme Hela Mzabi née Zahar.
M. Laaroussi
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