Imed Daïmi, directeur du cabinet du président de la République, et Slim Hmidane, ministre des Domaines de l’Etat et des Affaires foncières, s’étaient introduits au sein du Congrès pour la République (CpR) pour servir… Ennahdha.


Depuis une semaine, les alliés de Me Abderraouf Ayadi, l’un des fondateurs du CpR – démis de son poste de secrétaire général du parti et remplacé par le directeur du cabinet du président de la République Imed Daïmi –, crient au complot fomenté par leurs camardes qui roulent, selon eux, pour le parti Ennahdha.

Selon ces Cpristes (qui se font partager un document sur les réseaux sociaux), Imed Daïmi n’a pas le droit d’être à la fois secrétaire général d’un parti et directeur du cabinet du président de la République. Ils ajoutent que M. Daïmi a toujours servi les intérêts d’Ennahdha.

Selon la même source, qui a passé en revue le parcours du porte-parole de la présidence, M. Daïmi était, à la base, un partisan d’Ennahdha. Débarqué à Paris, il a été soutenu par ce mouvement qui fonctionnait, à l’époque, en mode veille. M. Daïmi, qui a épousé une femme nahdhaouie, a intégré le Cpr.

Selon ses camarades, Slim Hmidane était, lui aussi, proche du mouvement Ennahdha. Il a même épousé la fille de Mohamed Ben Salem, ministre de l’Agriculture et surtout l’un des dirigeants historiques d’Ennahdha.

M. Daïmi et M. Hmidane ont-ils été utilisés par Ennahdha comme des sous-mains pour mettre en œuvre l’agenda politique du parti islamiste tunisien au sein du CpR? Ceux qui soutiennent cette thèse avancent l’explication suivante: les Nahdhaouis étaient convaincus que la Tunisie ne saurait passer subitement d’un gouvernement moderniste et (presque) laïque à un gouvernement islamiste. Le Cpr a été donc utilisé comme une vitrine laïque pour attirer le maximum d’électeurs non favorable à Ennahdha. Sans l’alliance du Cpr avec Ennahdha, Ettakatol de Mustapha Ben Jaâfar n’aurait jamais accepté une alliance avec un parti islamiste.

Quant à Mohamed Abbou, Abdelwahab Maâttar et Samir Ben Amor, tous des ministres ou au rang de ministres, ils se sont approchés d’Ennahdha pour avoir leurs portefeuilles ministériels, dénoncent aujourd’hui leurs camarades.

Le feuilleton de la crise au CpR est loin d’être terminée. Car elle vient de commencer. Un nouvel épisode se profile bientôt. Avec son lot de surprises (et de scandales).

Z. A.