Après le prédicateur salafiste égyptien Wajdi Ghanim invité en février, c’est le chiite irakien Ammar Hakim, qui sera dans nos murs les 23 et 24 mars, invité par le très libéral… Slim Riahi, leader de l’Upl.
Apparemment, le cortège de prédicateurs salafistes sunnites et chiites en Tunisie ne fait que commencer. Comme si la Tunisie manquait de prédicateurs locaux ou comme si l’islam pratiqué en Tunisie avait besoin d’un tour de vis.
Depuis l’arrivée des islamistes au pouvoir à Tunis, les prédicateurs du Moyen Orient lorgnent notre pays, pas assez islamisé à leur goût après un demi siècle de pouvoir laïcisant, s’il n’est pas carrément mécréant et qu’il est temps de l’islamiser une fois pour toute.
Amrou, Wajdi, Ammar...
Parmi ces prédicateurs, Amrou Khaled était à Tunis, il y a un peu plus d’un mois. Malgré son passage sur le plateau de Hannibal TV, l’homme est passé presque inaperçu. Il n’a fait ni discours ni tournée triomphale. A peine s’il a été reçu par Sihem Badi, ministre de la Femme et de la famille, probablement une admiratrice de ce téléprédicateur égyptien qui séduit les bourgeoises du Golfe.
Peu de temps après, son compatriote, Wajdi Ghanim a fait mieux. Invité par des associations islamiques, ce cheikh à la langue très déliée a passé une semaine en Tunisie où il a fait une tournée dans les mosquées et dans les espaces publics et donné des discours incitant à la haine et à la division, comme si le pays n’était pas déjà assez divisé. Ce qui a suscité une grande controverse et sa venue était indésirable pour de nombreux Tunisiens. Ces derniers estiment que l’homme incite à la haine et défend des idées rétrogrades. Il ne sera cependant pas le dernier prédicateur du genre à venir chauffer la foule des croyants en Tunisie.
Car, à la surprise générale, le très libéral homme d’affaires Slim Riahi, leader de l’Union patriotique libre (Upl), vient d’annoncer l’arrivée de plusieurs prédicateurs dont le chiite irakien Ammar Hakim pour participer au séminaire international que son parti organisera, les 23 et 24 mars, sur «l’islam et le développement à la lumière des changements du printemps arabe».
Au programme de l’année d’Ennahdha, on annonce la participation d’autres prédicateurs et (prédicatrices) étrangers.
Une overdose d’islam en perspective. Désolé pour ceux (et celle) que cela saoule…
I. B.