Le Front de la Réforme, parti islamiste de tendance salafiste, vient d’obtenir son visa légal. Son président serait Mohamed Khouja, l’un des islamistes jugés dans des agressions contre des citoyens dans les années 1980.
L’information publiée aujourd’hui par plusieurs journaux met en exergue l’orientation de ce parti qui se veut basé sur la chariâ dans tous les domaines. Son objectif premier est de rassembler les musulmans sous l’emblème de la oumma (nation) islamique.
Selon plusieurs sources, le précédent gouvernement n’a pas voulu autoriser ce parti, ses membres étaient membres d’Al Ettijah Al Islami et du Front islamique, et qui se réclament donc ouvertement d’une religion, ce qui est interdit dans la loi tunisienne sur les partis.
Visiblement, les autorités actuelles ont une autre interprétation de cette loi!
Cheikh Rached Ghannouchi, président d’Ennahdha, et les autres dirigeants du parti islamiste tunisien actuellement au pouvoir ont toujours annoncé qu’ils autoriseraient volontiers un parti salafiste. Voilà, c’est fait. Il faut dire qu'Ennahdha aurait tout à gagner à multiplier les partis de son propre camp idéologique. Et pour cause: à l'avenir, il ne serait pas obligé, pour constituer une majorité, à s'allier à des partis de centre gauche, modernistes et laïcs, comme c'est le cas maintenant avec le CpR et Ettakatol.
Hizb Ettahrir, qui a eu moins de chance, puisque sa demande a été rejetée, ne perd rien à revenir à la charge.
I. B.