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Dans une rencontre au Council on Foreign Relations, à Washington, aux Etats-Unis, le président provisoire de la République, Moncef Marzouki, a avoué que le gouvernement a minimisé la menace terroriste en Tunisie. Vidéo.

Par Yüsra N. M'hiri

Le terrorisme «terrorise» donc aujourd'hui davantage M. Marzouki que l'année dernière, lorsqu'il a minimisé, dans des entretiens à des médias américains, la menace que constitueraient les groupes extrémistes religieux en Tunisie.

Analysant la situation en Tunisie, Moncef Marzouki a expliqué que l'année dernière, il était plein d'optimisme. Pour 2013, et sans vouloir être pessimiste, il préfère se dire «optimissimiste».

Il a avoué, par ailleurs, que «le gouvernement a sous estimé la menace terroriste». C'est le moins que l'on puisse dire, lorsque certains analystes parlent de laxisme et même de complicité de certains extrémistes autour du parti islamiste Ennahdha, dont M. Marzouki est plus qu'un allié: un obligé.

Interrogé sur la situation du blogueur Jabeur Mejri, condamné à 7 ans de prison pour avoir publié et diffusé sur Internet des caricatures du prophète Mohamed, le président Marzouki s'est dit choqué et peiné face à cette situation. Mais il a présenté la société tunisienne comme étant très conservatrice, ce qui impliquerait, selon lui, que Jabeur Mejri ne puisse pas être libéré pour le moment !

A en croire M. Marzouki, l'emprisonnement du blogueur serait même bénéfique pour lui. Et pour cause: «Avec les salafistes extrêmement dangereux en Tunisie – il disait exactement le contraire il y a quelques mois et les accueillait même au Palais de Carthage, NDLR –, il est préférable pour lui de rester en prison. Je le gracierais au moment voulu... J'y avais pensé mais j'ai préféré le protéger», dit-il, plus démagogue que jamais et prenant ses auditeurs pour des débiles.

Car si nous devions enfermer toutes les personnes menacées par les salafistes, les prisons tunisiennes risqueraient d'être trop étroites...