L’imam de la mosquée Zitouna Houcine Laâbidi a lancé un chapelet d’insultes contre Beji Caïd Essebsi, candidat au 2e tour de la présidentielle et appelé à ne pas voter pour lui.
C’est dans l’enceinte même de la mosquée Zitouna, haut lieu de l’islam tolérant et modéré en Tunisie et au Maghreb, que cet imam s’est attaqué au président de Nida Tounes avec des mots crus. Après avoir accusé ce dernier de menteur et de tortionnaire et autres amabilités du même genre, Houcine Laâbidi – qui s’est attribué l’imamat de la grande mosquée de Tunis par la force, au nez et à la barbe des autorités – a prié pour que le candidat périsse avant d’arriver au pouvoir! Les fidèles, qui approuvaient les propos de l’imam, répondaient «Amen» à toutes ses imprécations. Le ministère des Affaires religieuses, qui est chargé de veiller à la neutralité des mosquées, n'a, bien sûr, rien vu ni rien entendu! Houcine Laâbidi est persuadé que M. Caïd Essebsi n’a aujourd’hui qu’un seul objectif : remettre en place l’ancien pouvoir dictatorial. «C’est moi l’imam de la mosquée et je ne l’ai pas accueilli. On a profité de mon voyage aux Emirats, pour qu’il accueille des imams. Cet homme va remettre en place l’ancien pouvoir», a lancé Houcine Laâbidi. Le 18 novembre 2014, Béji Caïd Essebsi a, en effet, rencontré des imams de la mosquée de Zitouna, dont cheikh Lotfi Chanderli. La rencontre était une occasion pour discuter des moyens de rendre à la mosquée Zitouna son rôle dans l’enseignement de l’islam modéré. A côté de l’imam Chanderli, il y avait aussi cheikh Slaheddine Mistaoui, ex-membre du comité central du RCD, l’ex-parti au pouvoir. Cette rencontre a eu lieu au lendemain de l’apparition de Moncef Marzouki, l’autre candidat à la présidentielle, aux côtés de l’imam salafiste Béchir Ben Hassen, lors d’un meeting à Msaken. Z. A. |
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