Radhia Nasraoui Basma Khalfaoui et Hamma HammamiEn s’attaquant à Basma Khalfaoui, les dirigeants et militants du Front populaire se trompent encore une fois d’ennemi et de combat. Honteux et inacceptable...

Dire que le Front populaire est souvent à côté de la plaque est presque un pléonasme, tant cette coalition de gauche semble faire tout à l’envers, s’accrocher aux vétilles et passer à côté de l’essentiel. Mais quand ses militants se mettent, à l’instigation de leurs dirigeants, à attaquer Basma Khalfaoui, veuve de Chokri Belaid, l’un des fondateurs de la coalition, en des termes pour le moins inacceptables, on peut dire qu’il se trompe, grossièrement, d’ennemi et de combat.

Le tort de Basma Khalfaoui est d’avoir osé, dans une allocution prononcée à l’occasion de la célébration du 2e anniversaire de la mort de Chokri Belaid, critiquer, quoique à demi-mot, les positions du Front et répliquer à une phrase de son porte-parole Hamma Hammami.

Aux yeux des dirigeants et militants du Front, qui commencent à sacrifier, avant même d’arriver au pouvoir, au culte de la personnalité, Basma Khalfaoui aurait donc commis un crime de lèse-majesté, qui mérite une véritable campagne de dénigrement rappelant les pratiques du RCD, l’ancien parti au pouvoir.

Hamma Hammami et ses camarades seraient bien inspirés d’accepter la critique d’où qu’elle vienne, de rappeler leurs troupes à l’ordre et de réparer l’offense faite à Basma Belaïd, une femme dont la hauteur de vue honore toutes les femmes dans ce pays.

I. B.

Illustration: Radhia Nasraoui, Basma Khalfaoui et Hamma Hammami.

 

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