Le procès de Fayda Hamdi s’ouvrira demain. C’est l’agent de l’ordre qui en giflant Mohamed Bouazizi et en l’humiliant, à poussé le jeune marchand ambulant à s’immoler par le feu.


Cela s’est passé le 17 décembre 2010. L’acte désespéré de Bouazizi, marchand ambulant de fruits à la station de taxi de Sidi Bouzid, ville du centre-ouest de la Tunisie, a causé sa mort quelques jours plus tard dans un hôpital de Tunis. Il a également déclenché le vent de révolte qui a emporté Ben Ali et sa smala et inauguré le «printemps arabe».   
Le juge d’instruction chargé de l’affaire a décidé de la garder en détention, car les charges retenues contre elle sont suffisantes à ses yeux pour la priver de liberté. La prévenue a été incarcérée le 30 décembre, sur ordre de l’ancien président, après avoir entendu la version des faits de la bouche même de Manoubia Bouazizi, la mère du suicidaire.
Le juge d’instruction a entendu 8 témoins, 6 d’entre eux ont témoigné en faveur de Fayda Hamdi et les deux autres l’ont accablée. Si c’était un vote, elle l’aurait emporté par 80% des voix. Seulement voilà, en matière de justice, le juge est censé appliquer la loi en dehors de toutes autres considérations, qu’elles soient sociales ou humanitaires.

Ali Ben Mabrouk