La Tunisie, longtemps classée en tête des 22 pays de la Ligue des Etats arabes en matière de respect des droits de la femme, se classe désormais 6e dans ce domaine. Les islamistes sont passés par-là.
«Malgré le rôle important joué par les femmes dans les révolutions arabes, elles ont été les principales perdantes notamment avec le déclenchement des conflits, l'instabilité et l'apparition de groupes de tendance islamique dans la plupart des pays de la région», soulignent les auteurs d’un sondage consacré à «la région arabe 3 ans après les révolutions de 2011», réalisé par la Fondation Thomson Reuters, et dont les résultats ont été publiés mardi. En Tunisie, la femme n'occupe que 27% des sièges à l'Assemblée nationale constituante (ANC), malgré (ou grâce à) l’exigence de parité dans les listes électorales lors des élections d’octobre 2011. On déplore aussi la réapparition du phénomène de mariage coutumier («orfi»), qui avait disparu au lendemain de la promulgation du Code du statut personnel, en 1956, ainsi que la poursuite de l'application d'une législation favorable à l'homme en matière d'héritage. Le sondage classe l'Egypte comme le pays arabe où les droits des femmes sont les plus bafoués citant en particulier le harcèlement sexuel, l'excision, la violence et l'extrémisme religieux. Les questions du sondage, réalisé au cours des mois d'août et de septembre, par 336 experts spécialisés dans le domaine de la femme, ont été rédigées sur la base de la convention des Nations-Unies pour l'élimination de toute forme de discrimination envers la femme, signée par 19 Etats arabes, dont la Tunisie. Le sondage a aussi comporté des aspects relatifs à la violence à l'égard de la femme, aux droits reproductifs, au rôle de la femme dans la famille et la société et sa participation à la vie politique et économique. I. B. (avec Tap). |