Une pétition signée par des citoyens tunisiens demande au gouvernement d’interdire le port du niqab (voile intégral) sur tout le territoire de la république.
La pétition, mise en ligne sur le site spécialisé ‘‘Avaaz’’, a déjà été signé par 600 personnes. Elle sera remise au gouvernement dès qu’elle aura atteint 750 signatures, c’est-à-dire dans les heures qui viennent. Le texte de la pétition, qui fait suite à l’attentat terroriste du Musée du bardo, mercredi 18 mars 2015 (22 morts, 47 blessés) est on ne peut plus clair : «Pour sa sécurité, le peuple tunisien demande l'interdiction du port du niqab sur tout le territoire». Cet appel est d'autant plus recevable que les autorités ont arrêté plusieurs hommes - des extrémistes religieux - qui se déplacent déguisés en niqab. On ne va pas attendre qu'un individu portant le niqab se fasse exploser dans un supermarché pour essayer de prévenir - par la loi - un tel drame. Les Tunisiens ont le droit de se sentir plus en sécurité dans les grandes surfaces, les gares, et autres lieux publics. Cette pétition n’est d'ailleurs pas la première du genre en Tunisie. En février 2014, une pareille mobilisation a eu lieu suite à l’arrestation d’un homme, âgé de 26 ans, travaillant dans une boutique de réparation de bicyclettes à la Cité Mansoura, route de Raoued, au nord de Tunis, pris en flagrant délit en train de se débarrasser d’un niqab après des affrontements entre des salafistes et les forces de l’ordre. Il est à rappeler aussi que, le 17 septembre 2012, le leader d’Ansar Charia, Seifeddine Ben Hassine (alias Abou Iyadh) s’est déguisé en niqab pour fuir la mosquée Al-Fath, au centre-ville de Tunis, encerclée par la police. Il est depuis en fuite en Libye où il dirige des camps d'entrainement jihadistes. Kamel Zarrouk, autre dirigeant d’Ansar Charia, aujourd’hui en Syrie, a pu, lui aussi, plus d'une fois, tromper la vigilance de la police en quittant les lieux de prière en niqab. Les forces de l’ordre ont, d’ailleurs, souvent saisi des niqab aux domiciles ou cachettes des éléments terroristes qu’ils arrêtaient. Z. A. |
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