L'auteur de cette lettre reproche au ministre des Affaires étrangères français de soutenir des mercenaires pour semer le désordre dans un pays souverain, membre des Nations Unies, en dehors de toute légalité.

Par Béchir Turki*

Monsieur le Ministre des affaires étrangères,

Depuis que vous êtes à la tête de ce département, vous n'avez cessé d'adopter une politique hostile au peuple syrien, à son gouvernement légal et à son président.

Vous semblez ignorer que la Syrie a son drapeau et siège à l'ONU comme tout Etat jouissant de sa souveraineté et son indépendance.

Vous n'avez cessé, depuis un an, de nous seriner quant à la chute prochaine du président Bachar El Assad, lequel est toujours debout contre vents et marées, et défend son pays contre les attaques sauvages programmées par les Israélo-américains et financées par le Qatar et l'Arabie Saoudite, afin de placer des fantoches et des traitres au pouvoir, et se permettre de dépecer le pays et jouir de ses richesses naturelles, en annexant une grande partie de ses terres au profit de la Turquie et d'Israël.

La réalité est que le gouvernement syrien combat des mercenaires qui sèment le désordre, tuent sans vergogne une population innocente et détruisent une infrastructure importante. C'est son droit et son devoir.

Par contre la France est en dehors du droit international. Elle instruit ces mercenaires et leur fournit armement et logistique.

La France, en agissant ainsi, contrevient à l'article 47 du premier protocole additionnel du 8 juin 1977 aux conventions de Genève du 12 août 1949.

La France contrevient également à la convention internationale contre le recrutement, l'utilisation, le financement et l'instruction des mercenaires, adoptée par consensus, par l'Assemblée générale de l'ONU le 4 décembre 1989 et qui est rentrée en vigueur à la fin de l'an 2001.

La France propage, par ses divers médias, de fausses informations et perd de jour en jour sa crédibilité, son prestige et son honneur.

Vos déclarations, monsieur le ministre, reproduite dans le journal "Le Monde" dans sa livraison du 9 mai 2013 et le magazine "Le Point" à la même date, sont d'un ridicule peu flatteur pour un ministre d'un grand pays.

En dénonçant la Syrie et l'Iran comme étant les pays «pouvant engendrer la plus grande catastrophe du siècle», pouvez-vous étayez vos arguments et nous éclairer? Aucun de ces pays respectables n'a fait la guerre à quiquonque, sauf qu'ils veulent assurer leur sécurité et pouvoir se défendre contre les barbares encore imbus des mentalités coloniales dominatrices.

Quand comprenez-vous que les Qataris et les Saoudiens sont les grands diables de notre époque. Nous, en Tunisie, nous les considérons comme des hérétiques bien qu'il cherchent à nous dominer subrepticement avec leurs ors

En conclution, il y a lieu de retenir que sous votre conduite et celle du président François Hollande, la France est devenue un Etat terroriste, donc condamnable. Par contre le président Bachar El Assad jouit d'un énorme soutien de son peuple. Son armée lui est toujours fidèle et défend son régime contre les traitres et les mercenaires.

L'avenir est le meilleur juge.

Avec mes respects et mes meilleures salutations.

* Ancien officier de l'armée tunisienne à la retraite, auteur de ''Ben Ali, le ripou''.