palais gouvernement kasbah 8 12Pour cette énième phase transitoire, la Tunisie a besoin de mettre en place un gouvernement dont l'organisation doit être adaptée à la situation actuelle du pays, les défis qui s'imposent et les attentes des uns et des autres.

Par Hatem Mliki*

 

Le constat qui s'impose aujourd'hui est que le processus de transition démocratique en Tunisie est en panne. Pire encore, le pays traverse un moment difficile de son histoire et a besoin, plus que jamais, d'une feuille de route clairement définie.

De part et d'autres, on entend parler de la nécessité de mettre en place un gouvernement de technocrates pour assurer le pilotage des 6 à 12 prochains mois.

A travers les débats, communiqués, discours..., les différents acteurs politiques sont plutôt orientés, comme toujours d'ailleurs, vers la composition de ce gouvernement de technocrates ou de compétences nationales indépendants des partis, beaucoup moins sur sa mission et nullement sur son organisation/fonctionnement.

Cet oubli/omission risque d'entraver les négociations, prolonger la crise actuelle et aboutir, même en cas d'accord, sur de nouvelles crises de statu quo.

Pour cette énième phase transitoire, la Tunisie a besoin de mettre en place un gouvernement dont l'organisation doit être adaptée à la situation actuelle du pays, les défis qui s'imposent et les attentes des uns et des autres.

La proposition qui suivra est une vision citoyenne, non partisane, de ce que peut être l'organisation du prochain gouvernement. Celui-ci pourrait être composé des ministères de l'Intérieur, de la Justice, de la Défense nationale et des Affaires étrangères.

Les ministres en charge de ces quatre ministères composent le Conseil national de sécurité, qui sera présidé par le chef du gouvernement et sera en charge des questions sécuritaires. Cette «cellule» doit fonctionner en équipe sur la base d'une stratégie clairement définie permettant de lutter de manière efficace contre toute menace sécuritaire.

Un ministère de l'Economie à la tête duquel un technocrate reconnu sera désigné. Ce méga ministère sera assisté par des secrétaires d'Etat chargés des Finances, de l'Industrie, du Commerce, du Tourisme, de l'Artisanat, du Développement régional, de l'Emploi, de l'Equipement, de l'Agriculture et de l'Environnement. L'objectif étant d'harmoniser/optimiser l'intervention de l'Etat dans ce domaine et de redresser la situation économique du pays.

Un méga ministère des Services généraux, également piloté par un technocrate de renommée, travaillera en équipe avec des secrétaires d'Etat chargés de l'Education, de la Formation professionnelle, de l'Enseignement supérieur, de la Santé, du Transport et des Affaires sociales...

Enfin une personnalité attestée prendra en charge le ministère des Affaires religieuses et aura à rendre aux instituions religieuses leur véritable rôle.

* Consultant en développement.