La fibre réactionnaire des militants d'Ennahdha qui sommeillait chez Samir Dilou s'est-elle subitement réveillée ces derniers jours en transformant subitement notre cher ministre des droits de l'homme en ministre des droits des terroristes?
Par Tarak Arfaoui
Les miracles de la révolution qui se succèdent en Tunisie depuis le fameux 14 janvier 2011 ont de quoi laisser pantois. Ce serait un pléonasme de dire que depuis cette date des événements prodigieux et invraisemblables, spécifiquement tunisiens, ont rythmé la vie politique du pays.
Apres avoir permis à une secte de diriger le pays avec à sa tête un gourou omnipotent, puis après avoir subi l'incompétence d'un technicien chauffagiste nommé premier ministre, rapidement remplacé par un marin, artificier à ses heures de gloire, voilà qu'Ennahdha, le parti au pouvoir, réussit un nouveau miracle en transformant le ministère des Droits de l'homme en un ministère qu'on pourrait bien appeler des «Droits des terroristes et de la justice transactionnelle».
Samir Dilou, militant des droits de l'homme de l'ère Zaba et actuellement ministre de la même cause, avait la particularité de ne pas être aux standards d'Ennahdha. N'ayant ni la tête patibulaire ni la duplicité de ses compagnons, vraiment sympathique et jovial, au discours modéré, ayant des relations exemplaires avec l'opposition, il s'est malheureusement transformé, d'un homme de loi affable et maitrisant parfaitement son affaire, en un harangueur agressif, intolérant et vindicatif et ceci juste après le scandale révélé par Taieb Laaguili, membre de l'Instance pour la recherche de la vérité sur les assassinats de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi (IRVA) concernant le sombre passé d'Ennahdha et ses présumées fréquentations inavouables avec certains terroristes.
Personnellement, depuis 3 ans déjà, je n'ai jamais douté que le gentil et respectable ministre des Droits de l'homme puisse non seulement avoir des fréquentations, si elles étaient confirmées, aussi douteuses et aussi indignes de son rang, mais aussi se comporter avec toute cette insolence et arrogance avec ses adversaires politiques. Pris la main dans le sac, photos et vidéos à l'appui, se justifiant par l'injustifiable, se couvrant de ridicule en zigzagant puis en mentant ouvertement puis en menaçant ses adversaires politiques, il a vraiment choisi un chemin sans issue pour plaider sa bonne foi. Se défendant sans vergogne et à la limite de la vulgarité, en enfonçant le clou, il s'est dit disposé à recevoir comme il se doit en Tunisie le Libyen Abdelhakim Belhaj, l'un des terroristes les plus sanguinaires de la mouvance jihadiste.
On a vraiment l'impression que la fibre réactionnaire des militants d'Ennahdha qui sommeillait chez M. Dilou s'est subitement réveillée ces derniers jours en transformant subitement notre cher ministre des droits de l'homme en ministre des droits des terroristes.